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cartes lithologiques sous-marines.

des eaux, nature du sol, courants et autres, figurée par des cartes, est un véritable capital industriel. Ces cartes sont si précieuses que ceux qui les ont levées les tiennent en partie secrètes. En bonne justice, on ne saurait plus les en blâmer qu’on ne le ferait d’un entrepreneur de construction de chemins de fer conservant sans les communiquer, surtout aux ingénieurs chargés de surveiller et de payer le travail, les profils en long et en travers dressés par lui.

La mer est destinée, dans un avenir plus ou moins éloigné, à être exploitée minéralogiquement. Les gisements de phosphates, pour n’en citer qu’un seul exemple, sont considérés comme une précieuse richesse en Floride, où ils sont immenses, et, ce qui nous touche de plus près, en Algérie et même en Picardie. Les « coquins » destinés à l’exportation couvrent en monceaux les quais de Boulogne. Ces corps existent au fond de la mer ; c’est là qu’ils se sont formés dans des conditions plutôt soupçonnées que formellement établies. Les questions de genèse importent peu ; elles ne manqueront pas d’être un jour résolues, l’essentiel est que ces dépôts seront exploitables aussitôt que leurs gisements sous-marins actuels seront bien délimités. Un dragage ne passera jamais pour une opération industrielle difficile.

Nous en arrivons enfin aux pêches pour lesquelles l’utilité des cartes est, s’il est possible, encore plus indispensable. On pourrait parler ici de science pure, de la zoologie dont la pêche n’est qu’une application. Nous nous garderons d’appuyer sur ces considérations. Il est évident que l’être vivant, plante ou animal, est dans l’absolue dépendance des conditions du milieu. Dans un milieu favorable, il est présent en abondance ; dans un milieu médiocre, quoique encore présent, son abondance est diminuée ; dans un milieu contraire, s’ils ne jouissent point du pouvoir de locomotion, la plante ou l’animal meurent ; s’ils sont doués de mouvement, ils s’enfuient et, d’une manière comme de