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de villefranche

Sainneterre et Auvergne, lesquelz fermature et batalz et autres fermatures nessesayre ou clochier ou fer de viij cl. t. pour livre de fer, [lui furent] baillé à prix fait par les eschevins qui lors estoyent, que monte la somme de soixante douze livres t. ».

Quand les cloches furent installées, l’échevinage élabora un règlement.

Le marguillier qui « servait le clochier » avait pour mission de sonner « ès bonnes festes solennelles et autres acostumées, vespres, matines, les messes, processions ordinaires et extraordinaires et les sermons acostumés et extraordinaires, tant en caresme que autre temps, aussi pour le temps. Il engressera les cloches et joux, actachera les bastiaulx et fera ce que y sera besoing ». Il recevait pour ses gages, de chaque contribuable à la taille du roi, douze deniers tournois payables par moitié, le 3 mai à la fête de la Croix et, en septembre à l’autre fête de la Croix. Les indigents en étaient exemptés.

Il avait pour casuel les sonneries des morts avec recommandation expresse de suivre les tarifs « sans y abuser ».

Mais cette aiguille sur laquelle les chroniqueurs du temps ne tarissent pas d’éloges, cette flèche, urbis honor patriæque decus, ces cloches qui avaient coûté au peuple de Villefranche de si grosses sommes n’eurent qu’une existence bien courte, moins d’un demi-siècle. Le 23 avril 1566 elles furent complètement détruites par un incendie, accidentel dirent les uns, criminel accusèrent le plus grand nombre. Quoiqu’il en soit, une existence humaine expia ce malheur.

Pendant 300 ans la tour du clocher resta veuve de sa flèche. On eut bien le projet de rétablir le tout dans son état primitif, mais l’argent manquait et on dut se