Talma abusait du « jeu assis » ; il faisait porter derrière lui un fauteuil, et cet accessoire encombrant gênait l'action ; certaines scènes en étaient fâcheusement refroidies, comme celle de l’acte IV où le prince dit à Ophélie ses angoisses.
En résumé, Talma trouve dans l'auteur des Souvenirs- Esquisses un juge sévère, qui ne s’en laisse jamais imposer ni par l'éclat d'un nom glorieux, ni par l'admiration jus- tifiée d’ailleurs, provoquée par de géniales trouvailles. Un grand artiste fort inégal : voilà, semble-t-il, comme on pourrait résumer la sentence de J2lgerhuis ; il nous reste maintenant à pénétrer un peu la psychologie du juge : ce sera l'objet d’un prochain article.
Amsterdam, août 1933. J. FRANSEN.
CHRONIQUE
NOTRE BIBLIOTHÈQUE. — Le tome II de notre collection vient d'être mis en vente : c'est l'important ouvrage de M. Kosta Loukovitch sur L'évolution de la Tragédie religieuse classique en France. Nous revien- drons, dans un prochain numéro, sur ce travail de tout premier ordre.
PUBLICATIONS DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. — Dans Quinze ans de Théâtre (Lib. Alb. Messein, 19, quai Saint-Michel, Paris, Ve ; un fort vol. in-18 de 600 pages), M. Alfred Mortier donne un tableau d'ensemble du mouvement dramatique entre 1927 et 1932. Nos lecteurs comprendront certainement l'intérêt historique de ce témoignage sur le théâtre d'après guerre, témoignage direct et d’un témoin particulière-
‘ ment qualifié. Un index des œuvres et des auteurs cités fait de ce livre un bon instrument de recherche : il se recommande à tous les travailleurs aussi bien qu'aux gens cultivés, curieux de ce qui touche à la vie drama- tique de notre temps.
M. Jules Belleudy inaugure la nouvelle série in-18 de la Bibliothèque de l'Institut historique de Provence (Marseille, 2, rue Sylvabelle) en con- tant la Grande Querelle de trois Tragédiennes provençales, d'après leur correspondance et des documents inédits. Les trois rivales sont Mme Mes-
