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de l’histoire des Arts, Pétersbourg, 1924, éd. Academia), les recueils L’ancien Théâtre en Russie (1923), L’ancien spectacle en Russie (1928) où, à côté d’une critique philologique serrée, un effort est fait pour retrouver les réactions du public d’autrefois, l’art des acteurs, l’aménagement du plateau, les effets scéniques, etc. Le recueil d’Etudes sur le théâtre européen ()923) s’occupait de i’évotution de l’art scénique, tel que l’avaient façonné le bâtiment, les moyens techniques et les conventions artistiques du passé. Cette méthode, qui longtemps fit prime, finit par être dénoncée comme cherchant à passer en contrebande, sous l’abondance de l’analyse stylistique, des idées et un esthétisme purement « bourgeois Le procès du « formalisme » auquel prirent part non seulement les spécialistes, mais aussi les vastes milieux enseignants et jusqu’aux hommes politiques, est une des étapes marquantes du cheminement de la pensée soviétique.

Cependant la révolution s’étendait en profondeur. Le centre de la vie théâtrale était soustrait aux professionnels et transporté dans les masses où surgissait le mouvement des clubs, des cercles ouvriers, des brigades dramatiques d’amateurs. Pour le désigner, un terme fut forgé, peu clair et pléonastique théâtre "autoactif (samodéïatelny), qu’on opposait à l’amateurisme purement réceptif et imitateur, en tant qu’art constructif, jaillissant d’une idéologie révolutionnaire consciente.

Par l’étude du théâtre « autoactif et de ses composants sociaux issus des fêtes de la révolution, des démonstrations et manifestations collectives, on revint de l’analyse stylistique aux questions de fond. (V. A. Piotrovski La théorie du théâtre autoactif, dans Problemes de la sociologie de l’Art,