Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°3.djvu/28

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disparues d’hier ? « En dépit du cinéma constate avec mélancolie M°~ Sazonova, l’art de Pavlova s’est évanoui tout comme celui de Taglioni On sait avec quel enthousiasme Gautier parla de Carlotta Grisi et quand on vient d’entendre M*~ Nizan lire ces bettes pages, on serait doublement ingrat de prétendre que « le moindre grain de mil ferait bien mieux ramure Avec quelle joie pourtant on accueillerait, après les splendeurs de cette joaillerie, deux ou trois renseignements bien matériels, bien prosaïques, sur le métier de la grande ballerine Faut-il renoncer à le connaître jamais ? Cependant M" Sazonova nous donne quelques indications précises touchant l’apparition des moyens techniques essentiels, les positions, le ptié. les pointes ne pourrait-on espérer savoir un jour comment ces innovations furent accueillies ? M. Prunières estime qu’en dépouillant les critiques mineurs de l’époque romantique, on aurait quelques chances d’y relever d’utiles renseignements M. Haraszti se montre, pour Noverre, plus pessimiste je me demande, néanmoins, si l’on est allé, sur ce point même, jusqu’au bout des efforts possibles. On a publié naguère une fort belle édition des Lettres sur la danse avouerai-je que j’eusse préféré moins de luxe et beaucoup de notes ? Ce texte capital mériterait un commentaire historique et critique l’aurons-nous un jour ? On se prend à l’espérer lorsqu’on entend des érudits et des critiques parler de cet art avec une manière de piété, lorsqu’on voit des artistes unir à la compétence professionnelle une sérieuse connaissance du passé, des origines, des traditions. Encore faut-il que ces maîtres puissent avoir disciples et successeurs. Il y a quelques années, une étudiante de Sorbonne me témoigna le désir de chercher dans l’histoire de la danse un sujet de thèse je regrette qu’elle ait, depuis, abandonné ce projet. Puissent d’autres jeunes activités se tourner de ce côté-là, elles auraient le bonheur de trouver aux Archives internationales de la Danse un centre d’informations organisé, hospitalier, actif ses animateurs, ses collaborateurs ont droit aux applaudissements, aux remerciements de notre groupe, qui se sent si proche du leur par le but de ses efforts et l’esprit de ses méthodes.

M. FuCHS.