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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 2, n°3.djvu/5

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bienheureuse hérédité sa récréation favorite avait été d’abord la géographie et les récits de voyages mais, avant 1890, une muse plus frivole (à ce qu’on prétend), venait supplanter sa rivale l’heureuse acquisition d’un premier fonds tout constitué formait le noyau de cette admirable collection, probablement unique au monde. Elle grandit d’abord à Marseille, dans un vaste appartement qu’elle eut bientôt envahi. M. J se Silbert nous en a fait une amusante description

Quand vous avez bien voulu m’accorder pour la première fois le privilège envié de pénétrer dans ce sanctuaire, j’ai été, je l’avoue, saisi d’une admiration un peu inquiète. De hautes bibliothèques se dressaient autour de moi, baignant dans la pénombre discrète qu’entretiennent chez vous les frondaisons des platanes municipaux. Leurs rayons semblaient néchir sous le poids des rehures anciennes aux ors harmonieux, et je les voyais prises d’assaut par des centaines de volumes qui, n’ayant pu y trouver place, avaient adopté l’héroïque parti de les escalader et d’aller s’empiler sur leur faîte jusqu’à toucher les plafonds. Les moins heureux, les tard venus, qui n’avaient pu trouver de gîte ni à l’intérieur, ni sur l’impériale, s’étaient répandus en masses compactes sur tous les meubles et gagnaient les pièces voisines comme une sorte d’invasion à laquelle rien ne saurait résister.

Le 18 septembre 1920, Auguste Rondel faisait à la Nation un royal présent de toutes ces richesses, « dans le but de contribuer au développement des études relatives à l’histoire du théâtre et de faciliter les recherches aux érudits, aux critiques et aux étudiants

Sa bibliothèque, !ogée d’abord dans les anciens locaux de la Cour des Comptes, à côté de la Comédie-Française, fut, en mai 1925, sur l’ordre de M. de Monzie, transférée