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Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°1-2.djvu/9

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Berger, successeur de Thuret. C’est probablement son insuccès en Languedoc qui le porta à tenter une entreprise à Marseille, où le public il le savait certainement avait une préférence marquée pour le spectacle lyrique. H obtint donc de Berger une permission spéciale pour mener, avec son associé Loinville, l’opéra à Marseille et y donner des représentations pendant six mois. H faisait en même temps préparer les voies par son protecteur, le duc de Richelieu. A l’instigation de ce puissant personnage, le duc de Villars écrivait, le 13 septembre, une lettre aux Échevins pour leur recommander la troupe lettre très protocolaire, par laquelle il s’acquittait visiblement d’un devoir importun (Cf. Annexe 2) il demandait seulement qu’on lui répondît, ce qui fut fait (Cf. Annexe 3). La salle, l’unique salle de la rue Vacon, était alors louée par la troupe de comédie de la demoiselle Catherine Julien Legrand, à qui la permission des Échevins, accordée pour la première fois en 1742 (1), venait d’être renouvelée, le 15 avril, pour durer jusqu’au jour des Rameaux 1746. Pendant le carnaval, la troupe, avec la permission des Echevins, était aiiés donner des représentations à Nice, pour l’agrément de l’Infant d’Espagne, Don Philippe, qui en avait été très satisfait et avait chargé le comte de Rohan de remercier les Échevins (2). Dès le 8 septembre, Hébrard et Loinville présentent requête aux lieutenants généraux de police, pour avoir permission de faire des représentations de leur spectacle pendant le temps à eux accordé depuis le )" octobre, et ce dans la salle publique de cette ville, « enjoignant aux rentiers d’icelle de la leur rendre libre sous dû salaire ». A cette requête, qui leur fut signifiée le lendemain, la demoiselle Legrand et son associé, le sieur Granier, répondirent qu’ils avaient un privilège du marquis de Mirepoix, commandant en Provence, et une permission des Echevins, renouvelée depuis 1743 qu’ils étaient de ce fait possesseurs d’un droit qu’on ne pouvait leur ravir. Ils trouvaient téméraire qu’Hébrard pût leur demander d’abandonner la salle qu’ils tenaient par ferme et bon contrat jusqu’au dimanche des Rameaux prochains. Les suppliants n’avoient aucun privilège pour Marseille, mais une simple permission d’un directeur subrogé qui n’a point accordé (1) Arch. Mun. Marseille, FF Règ. police n° 13, folios 76 v°, 152 v°. 182 v°. Cette troupe succédait à celle de Hébert de Brunvai et associés, qui jouèrent la comédie à Marseille en 1742, de Quasimodo à SaintMichel (Ibid., fol. 53 v°).

(2) Arch. Mun. Marseille, GG 202.