Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°3-4.djvu/15

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et m’écrivez tout de suite, voilà Messieurs tout ce qui fut dit eccepté 50 louis qui furent de la partie pour M"~ Clairon que je conveins de donner lorsque sur les 9 heures du soir Monsieur le Duc m’envoya chercher par un de ses valets de pied, le sieur Chambon avait envoyé un courrier à Monsieur le Duc pour demander en grâce qu’il me fut deffendu d’aller à Marseille, que la demoiselle Mercier n’avoit jamais pensé de faire aucun acomodement avec moy, et qu’elle étoit perdue sans ressource sy on my voyait, que d’ailleurs Messieurs les Échevins étoient d’accord avec moy depuis longtemps pour l’expulser de Marsente Monsieur le Duc fulmina beaucoup contre moy et résolut ma perte j’eus ordre de me rendre à Montpellier, mais je représentai que je ne partirais pas d’Aix, que je n’usse fait venir une attestation dans toutes les formes de l’émissaire qu’elle m’avait envoyé et que Monsieur de Moncan s’il étoit nécessaire certifierait la chose je me retirai en gardant un silence proportionné à ma peine et croyant toujours qu’il était de mon devoir de garder un secret inviolable sur la permission que vous avez daigné Messieurs m’acorder telle est ma situation Messieurs qui est des plus tristes sy je n’avois pas fait une dépence énorme pour monter l’opéra digne de vous ettre présenté, je ne murmurerais pas du triste état où je me trouve réduit, et encore si je n espérais pas en vos bontés Messieurs je quiterois la partie, mais la conduite que je tiens et celle que j’ay tenue depuis que vous m’avez fait la grâce de m’honnorer de votre protection, me donne lieu de croire, Messieurs, que vous ne m’abandonnerez pas et que vous ferez tous vos efforts pour me tirer du labirinthe ou je me trouve ptongé.

Jay l’honneur d’être avec un très proffond respect Messieurs votre très humble et très obéissant serviteur. HEBRARD. A Aix, le 30 may 1758. (GG 201, orig.)

XI

A Monseigneur le duc de Villars

Le sieur Hébrard directeur d’un opéra qu’il se proposait d’amener en cette ville vous a présenté requête afin d’obtenir la permission nécessaire pour la représentation de l’opéra, conformément à ce qui a été cy-devant décidé par la Cour de Parlement entre la demoiselle Legrand et ce directeur, et, plus récemment, entre le sieur Antoine Gruand et le sieur Prin. Notre état de juges de police nous impose bien plus. Monseigneur, l’obligation de décréter la requête dont il s’agit, ainsi que nous avons été forcés de le faire, que le vœu général du Public