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que durèrent les pièces que l’on jouait après qu’elles furent finies le parterre demande l’opéra et que la demoiselle Mercier parût cette directrice ne voulant pas se présenter, le parterre ne voulut écouter aucun autre comédien.

Sur la connaissance que nous en eûmes, nous envoyâmes à la seconde représentation, jeudi, tous les officiers de ville avec tous les gardes elle fut plus nombreuse et moins tranquille la directrice voulut d’abord se présenter pour parler, mais sans doute parce qu’elle avait refusé de le faire à la représentation précédente, on ne voulut pas l’entendre. Ce premier trouble fut un peu apaisé par la capture d’un sergent d’infanterie et d’un soldat de recrue les officiers et les gardes firent de leur mieux, mais la représentation était si nombreuse et la chaleur des esprits si animée qu’il n’était pas possible de pénétrer partout et qu’il eut été imprudent d’user de force.

Ces troubles sont la suite, Monseigneur, du dégoût du public pour la comédie et en particulier pour la troupe. Ce mécontentement est connu de Monseigneur le Duc de Villars depuis quelque temps. Le voisinage de l’opéra et la possibilité de l’avoir à Marseille a achevé d’indisposer les esprits contre la directrice il sera difficile malgré tous nos soins de les ramener sans cette espérance. Nous ne les épargnerons pas, Monseigneur, nous connaissons l’importance de l’objet et nos devoirs à cet égard mais on a souvent éprouvé dans de pareilles circonstances qu’il est difficile de contenir le public avec un spectacle qu’il a pris en dégoût à la vue d’un autre qu’il désire et qu’on lui refuse. Nous sommes. etc.

juin 1758. (BB 315, folio 32.) 

XIV

J approuve, Messieurs, t’arrangerxent qui a été pris sous vos yeux entre le sieur Hébrard et la demoiselle Mercier au sujet de l’opéra. Je vous prie de tenir la main à l’exécution des articles de la convention qu’ils ont signée réciproquement, et je laisse à votre prudence le soin de terminer les différends qui pourraient survenir entre ces directeurs. Soyez assurés du désir que j’ai de vous donner en toute occasion, Messieurs, de marques de mon amitié et de la parfaite estime que j’ai pour vous.

A Aix, le 18 juin )758.

Le Duc DE VILLARS.

Messieurs les Échevins. (GG 201, orig.)