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n’avait acheté du moins le droit de photographier et de reproduire ce texte.

Nous n’avons ni place ni temps à perdre en potémiques et en vaines récriminations mais il nous sera permis tout de même de regretter qu’on ait laissé pareille richesse sortir de France, juste à l’heure où l’on menait grand fracas autour d’autres acquisitions bien plus coûteuses et peut-être. mais cela est une autre histoire. Du moins la preuve est faite que, parmi les premiers artisans de notre société, il s’est trouvé un travailleur assez dévoué à la recherche désintéressée pour remédier, dans les limites étroites de ses possibilités personnelles, à une déplorable carence. Notre confrère nous permettra de lui dire de quel ceeur nous applaudissons.

Son premier volume nous permet de connaître les seize soties du recueit elles furent publiées.entre ) 450 et )5H. Seules les deux plus anciennes, la Sotie du Gaudisseur et du Sot (vers 1450) et la Sotie à trois personnages &<ou)’A’, Ço?u!ar< et Déboute (post. à 1460) étaient connues ia première a été publiée par Viollet le Duc, et les six éditions de la seconde ont été décrites par Émile Picot. Pour toutes les autres, M’~ Droz s’est efforcée de déterminer, avec beaucoup d’ingéniosité, de précision et de prudence, la date de leur composition. Quelques détails de langue, les aHusions historiques, les imitations d’ouvrages en vogue, certaines particularités du matérie! typographique, lui ont permis de proposer un classement chronologique très vraisemblable. Une table de concordance indique la place de chaque pièce dans le recueil original.

Chaque sotie est accompagnée de notes, d’une brève introduction et d’un fac-simile soit du titre, soit d’une page du texte. Ce n’est point ià pur ornement il fallait montrer par quelques exemples que la précieuse collection Intéresse l’histoire de la typographie parisienne autant que celle de la langue et celle du théâtre. Enfin l’édition est complétée, outre la table de concordance déjà signalée, par plusieurs index table des incipit, refrains et chansons, liste des acteurs de soties, table des ptèces et œuvres citées, table des noms propres (acteurs, auteurs, imprimeurs, noms de lieux) un glossaire résume les principales particularités de ce vocabulaire, plus proche de la langue parlée, triviale peutêtre, que de la langue littéraire.

Voilà donc un fort bon instrument de travail. D’aucuns trouveront, il faut s’y attendre, que c’est faire beaucoup d’honneur à des textes de valeur assez mince. Sans doute, ce ne sont pas des chefs-d’œuvre le sel des plaisanteries, allusions et calembours nous échappe souvent, et,