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CORRESPONDANCE

(A propos de l’Architecture théâtrale Russe)

Notre article sur l’architecture théâtrale en U. R. S. S. paru dans notre précédent numéro, nous a mérité deux longues et intéressantes lettres de MM. B. et P., architectes du gouvernement. Nous ne pouvons pas les reproduire intégralement ici, faute de place d’abord, et ensuite parce qu’elles expriment un certain nombre d’idées qui leur sont communes, et qu’il serait inutile de répéter. Nos aimables correspondants ne nous en voudrons donc pas de résumer, aussi fidèlement que possible, leur pensée à tous deux.

Ils se défendent tout d’abord de prétendre juger les projets présentés d’après une publication nécessairement fragmentaire et des reproductions à une échelle réduite. Mais ils se plaignent aussi de la graphie très spéciale des auteurs, qui crée de grosses dimcuttés de lecture la multiplicité des lignes forme un réseau inextricable, qui, nous déclare sans ambages M. P., ressemble plus à de l’impressionisme qu’à un plan d’architecte.

Pure question de métier, dira-t-on peut-être, et qui ne regarde pas les historiens. Voire Si des professionnels déclarent qu’ils ont du mal à comprendre, que diront les profanes ? Or, quoi qu’on fasse, il arrivera bien un jour où ces plans n’auront plus d’intérêt que pour les historiens est-il bien souhaitable qu’ils trouvent, au lieu de documents lisibles, d’hermétiques logogriphes ? H est tout de même encore, dans le monde, quelques gens curieux, sensés, point snobs, qui aiment à comprendre et à voir clair ils demandent, et ils croient mériter, la bienveillance, la complaisance même, si l’on veut, des techniciens. Cette réserve faite au sujet de la présentation des plans, MM. B. et P. font l’un et l’autre une remarque et une critique d’ensemble sur ce qu’on pourrait appeler l’absence d’individualité des bâtiments conçus. D’abord on ne trouve plus dans l’édifice comme un reflet du sol qui le porte celà tient, pour une bonne part, à l’emploi du béton armé le basalte ou le granit donne aux églises bretonnes une physionomie particulière le grès rouge des Vosges en donne une autre, fort différente, à la cathédrale de Strasbourg. Mais si l’on bâtit avec des matériaux universellement répandus, les types vont tendre à s’uniformiser, le caractère local disparaîtra « On trouve partout, nous dit M. B., du sable,