Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°3-4.djvu/32

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Nous n’avons pas à prendre parti dans ce débat, qui sort de notre compétence nous devons nous borner à souligner son importance. Tout au plus nous permettrons d’observer à MM. B. et P. que bien des pro. fanes, pour des raisons d’un autre ordre, seraient portés à plus d’indu!gence. Si les façades sont nues, l’intérieur des salles ne paraît pas l’être moins qu’est-ce à dire, sinon que nous sommes en face d’une conception du théâtre telle que le spectacle est tout, et l’assemblée rien ? que le spectateur est là pour voir et pour vibrer, non pour papoter et pour du ciment, du gravier et du fer rond » aussi l’architecture du béton armée peut-elle être « qualifiée d’internationale ». C’est là peut-être une conséquence des progrès techniques, et comme leur rançon. Mais voici plus grave c’est l’absence d’individualité spécifique, pour ainsi dire, des édinces. « Jusqu’à présent, en France, dit encore M. B., en voyant la façade d’un monument, le moins initié pouvait dire, avant même d’y être entré <’ Ce!à est une gare, une mairie, un théâtre et M. P., exprimant le même sentiment sous une forme plus humoristique, H dit lui-même « plus rosse résume ainsi son impression « Dans un ate!Ier, un camarade, vous voyant étudier de tels s projets, vous aurait dit « C’est pas mal ton usine. d’abord qu’est-ce que c’est ? ». Voi!à qui mérite attention.

Entendons-nous bien notre bulletin fait œuvre d’information’et non de critique nous notons simplement, parce que celà sera utile quelque jour à l’histoire de notre temps, la réaction de deux hommes informés, nullement rétrogrades, tout disposés A rendre par ailleurs pleine justice aux efforts de leurs confrères Russes. Toutes les questions pratiques acoustique, visibilité, occupation et évacuation de la salle, luminaire, machinerie, organisation des services, ont été étudiées avec grand soin, et les projets couronnés ont proposé des solutions heureuses. Seulement, objecte M. B., c’est là plus du travail d’ingénieur que du travail d’architecte, c’est-à-dire d’artiste. Et M. P. se plaint qu’on s’en est tenu, pour l’extérieur aux « solutions trop faciles» « Les façades, sans exception, ne produisent pas une impression agréable à Fœi! pas de caractère architectural de grands ensembles tristes, froids, secs, tombant tantôt dans l’excès des murs, tantôt dans l’excès des vitrages. » Technique fort supérieure à l’esthétique, voilà qui résumerait, semble-t-il assez exactement l’impression de nos deux correspondants, d’après les documents que l’album de la librairie Morancé leur mettait sous les yeux.