Page:Bulletin de la société des historiens du théâtre, année 3, n°5-6.djvu/10

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soupames àTournai avec le Procureur] ge[nerjal, entrautres Voltaire qui vint à genoux lui présenter son Épitre, et elle partit hier pour Marseille avec M. Reledinqui (1). « Ainsi je ne dirai plus j’irai, je verrai. M. de Valbelle qu’elle va joindre, dont elle porte le portrait au bracelet, et dont elle n’est pas fachée qu’on la croye la femme; n’a, dit-on, que 36 ans, et je crois qu’elle en a plus de 45, cependant il a toujours une grande passion pour elle, et elle ne voudroit pas être soupçonnée de lui manquer de fidélité. Made Cramer (2) lui disoit l’autre Jour Si j’étois homme vous auriez un adorateur de p!us.– Me méprisez-vous assez, répondit Clairon, pour espérer que je vous aimerois ? « Js vous envoyé l’Épitre de Voltaire parce qu’elle est de Voltaire mais vous ne la trouverez digne ni de l’auteur ni de Mlle Clairon, à 73 ans on ne doit plus faire des vers. » « Du 16 septembre 1765.

« Je voudrois bien que vous fussiez à Morillon, nous vous mènerions vendredi à Fernex voir jouer Mérope. Made Denis veut prouver qu’elle est au-dessus de Clairon pour la déclamation. Elle en est jalouse comme les actrices le sont l’une de l’autre. On nous racontoit l’autre jour de de Garrick, et puis de la tragédie d’Oreste qu’on a jouée chez Voltaire « vendredi dernier (c’est-à-dire le 16 août). M"~ Clairon est partie pour aller faire des visites (chez les Cramer à Tournay, comme on peut le voir par les lettres de Dupan). Les dames ont poussé des cris en répétant les plus beaux passages de la tragédie. Voltaire à pleuré en se rappelant la façon dont Clairon avait demandé Où est ma mère (Oreste II, f<, i). Il a tu le brouillon d’une ép!tre à Clairon qu’il venait de composer le matin même. (Private Correspondance of David Garrick, t. pp. )96-)97. ()) C’est sans doute le Russe dont parle la lettre du 3 août. (2) Il s’agit de la femme de Gabriel Cramer, née Delon, languedocienne à qui Voltaire attribuait beaucoup d’esprit (lettre du 10 février )765) voir aussi la lettre de Voltaire à d’Alembert du 13 février 1758, et Galiffe, Notices généalogiques, t. III, pp. )47 sqq).