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Certes les militaires ont évincé progressivement des spectacles la police civile j’ai pu réunir de nombreuses preuves de leurs usurpations (Voir Vie Théâtrale en Prov., t, chap. IX), mais je n’en avais rencontré aucune qui remontât si haut. M. Quesnot me paraît dire que ce n’était pourtant pas la première qu’il n’hésite pas à nous exposer en détail les faits antérieurs qu’il pourrait connaître ils sont d’un intérêt capital. Et non seulement il s’agit ici d’une usurpation ancienne, mais encore d’une usurpation très grave le Gouverneur ne réclame pas seulement pour son subordonné, le Major de la Place de Dieppe, des droits de police il réclame également des pouvoirs de justice répressive, puisqu’il considère la détention de Robert comme une péna)ité suffisante. Jamais, à ma connaissance, les prétentions des États-Majors ne sont allées si loin, même à l’époque où, Louis XVI régnant et approuvant, l’éviction de l’autorité civile sera consommée. Alors, même dans les villes les plus « militarisées », les gens arrêtés sont immédiatement remis au juge civil. Il paraît que le duc d’Harcourt avait les dents particulièrement longues.

On voit donc le nombre et l’importance des questions que soulève la publication de M. Quesnot, dès qu’on la rapproche des travaux antérieurs sur les théâtres d’autres villes. L’auteur me permettra, j’espère, de le féliciter et de le remercier bien sincèrement des travaux de cette qualité, soigneux, nets, précis comme le sien, renouvelleraient bien vite, s’ils se multipliaient par toute la France, notre connaissance de la vie théâtrale du pays. Surtout s’il était possible d’intégrer à mesure les résultats acquis de la sorte dans le corps des faits déjà établis. C’est à cette liaison que notre société voudrait s’employer de toutes ses forces, et ce lui est une joie de rencontrer si belle occasion de le faire. M. F.

P.-S. M. Quesnot me signale qu’il a fait depuis une autre découverte « Au cours des lectures que je poursuis aux Archives communaies, j’ai trouvé une confirmation de votre hypothèse sur la présence de Klairwal à Abbeville, dans un document où je ne m’attendais guère à trouver mention de lui. Il s’agit du copie de lettres d’une maison de commerce qui avait des correspondants en Picardie. Elle écrivait vers le 10 avril 1763 "Pour obliger une personne dieppoise, nous nous sommes chargés d’un effet que nous vous remettons ci-inclus. Il est du fait du sieur de Klairwal, directeur d’une comédie qui est actuellement à Abbeville, payable à l’ordre du sieur Bigot, le premier de mai prochain, de 80 H. ». H résulte d’une lettre du 25 juin suivant que l’effet resta impayé