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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/248

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qui fait croire que ces derniers ne sont pas le produit d’une seule éruption, mais de plusieurs éjections qui sont parties du haut de la montagne, et particulièrement du grand foyer maintenant en activité. Ces différentes laves sont pestrosiliseuses, porphyriques, prismatiques, compactes et très-dures ; elles sont roses, verdâtres, brunâtres, scoriacées, et à cristaux de feldspath et de pyroxène.

Au sud de la crête qui divise l’ile de l’est à l’ouest, se rencontre un large cratère bien conservé, nommé la plaine de Portella ; elle est elliptique ; son plus grand diamètre, de l’est sud-est du lieu dit Portella, à l’ouest nord-ouest ou à la sommité de la pointe de Jenostra, est d’environ un mille et sa profondeur d’environ 300 pieds.

Sur le côté sud de ce lieu subsistent encore des restes de douze courans de laves trachitiques, porphyriques et prismées, qui sont sorties de ce cratère et qui sont séparées par des sables. Ces roches contiennent du pyroxène en partie vert, et l’une d’elles offre des géodes de fer hématite.

Des roches de même genre se rencontrent au sommet du pic de Jenostra. Dans un cirque situé au sud-ouest, immédiatement auprès de la montagne de Jenostra et nommé Sierro, j’ai remarqué les mêmes courans encore plus nombreux. Il y en a un qui contient du pyroxène vert, de l’olivine, des géodes tapissées de fer oligiste scoriacé.

Cette coulée, divisée en gros prismes rectangulaires obliques, est placée sous un courant de trachyte porphyrique prismatique et sur un autre semblable, ce qui fait conclure que du même foyer de Portella sont sorties, à diverses époques, des laves de différens genres et de divers aspects. De petites et grandes scories ponceuses, des sables, des thermantides, occupent les espaces intermédiaires qui se trouvent entre les courans de laves.

Plusieurs fumaroles se remarquent dans les parties plus élevées de l’est de l’ile, et quelques-unes dans le sud ; elles exhalent à peine quelques vapeurs, et laissent à la superficie de ces débris volcaniques des efflorescences de muriate de soude.

Les trachytes porphyriques qui descendent du cratère de Portella au sud-ouest, et qui sont entremêlés de courans basaltiques, forment tous le cap de Jenostra ; quelques-uns sont compactes et inaltérés ; d’autres, colorés par le fer, semblent à moitié altérés par l’action des vapeurs des fumaroles. On y trouve du fer oligiste sous diverses formes.

Une eau chargée de muriate de soude s’infiltre à travers les courans de laves à la pointe de Lana, et dépose des concrétions mamelonnées,