Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/217

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des crevasses et des fentes. Déjà l’an passé j’ai noté l’observation que souvent, dans un même pays, les eaux acidules se trouvaient a des hauteurs plus considérables que les sources thermales. L’ouvrage de M. Stifft sur les eaux minérales du pays de Nassau confirme bien cette curieuse remarque de M. Buch.

Les eaux minérales dont je m’occupe se trouvent surtout dans le voisinage des volcans ou des régions anciennement volcanisées, et elles paraissent sous l’influence des grande phénomènes volcaniques qui décèlent leur puissance par des tremblement de terre.

Les eaux thermales sourdent des crevasses au milieu des granites, des gneiss, des roches volcaniques, ou près des basaltes, des porphyres, des roches trappéennes et dans les grauwackes traversées d’éruptions ignées. MM. Sickler et Keferstein ont tracé en Europe des zones basaltiques accompagnées de séries de sources thermales ; et M. Stifft a pu classer les diverses sources volcaniques de Nassau par bandes, comme si chaque série des eaux du même genre sortait de la terre par une faille ou fente séparés.

Les sources acidules démontrent leur origine ignée, comme les précédentes par leur température, leurs parties constituantes et leur position. Si elles sourdent de diverses roches, telles que le calcaire intermédiaire, le calcaire des Alpes, le grès bigarré, le schiste argileux, le gneiss, les roches pyroxéniques, les argiles et les marnes, très souvent elles sont dans le voisinage d’énormes dépôts volcaniques ou basaltiques. Un exemple frappant de cette dernière position existe dans la Transylvanie orientale, où la vallée appelée Szekler Land, ou pays des Hongrois Szekler, est remplie de sources acidules sortant du sol volcanique, alluvial ou intermédiaire ; tandis qu’à côté s’élève une immense chaîne trachytique à cratères encore intacts et à solfatare. Les sources analogues du Caucase ont une position très semblable, d’après M. Hermann ; tandis que tout le monde sait que celles de la Bohème et de la Silésie sont au pied ou au milieu des phonolites et des basaltes.

Je terminerai ces généralités sur les eaux minérales par les considérations présentées par M. Stifft. D’après ce savant, les sources minérales paraissent en général indépendantes de la constitution géologique des lieux d’où elles sourdent, et sont souvent environnées d’un terroir marécageux ou tourbeux. Elles ne