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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/248

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Découvert en 1749, et déblayé, l’année suivante, des cendres et vases marines dans lesquelles il était enfoui, l’édifice fut nommé dès-lors temple de Sérapis, et regardé comme consacré à cette divinité égyptienne dont le culte admettait dans ses rites l’usage de l’eau minérale. On voit en effet dans son enceinte une source chaude qui se joint au plan particulier de l’édifice pour ne pas laisser douter que ce ne fût, dès l’origine, un de ces nombreux établissemens thermaux, la plupart sous l’invocation de quelque divinité, que les anciens fréquentaient dans le golfe de Naples, dont Sidoine Apollinaire parle encore vers la fin du cinquième siècle, et dont l’usage s’est perpétué à travers toute la durée du moyen âge.

Construit à la fin du deuxième ou du troisième siècle, en grande partie ruiné dans le sixième ou septième par les Goths et les Lombards, cet édifice aurait été, en 1198, en partie rempli de cendres par l’éruption de la Solfatare, et ses débris auraient été ainsi préservés pour l’avenir de l’action érosive des secousses du sol.

En 1488, un grand tremblement de terre qui ruina Pouzzuole et toute la contrée environnante, l’aurait plongé sous la mer avec d’autres édifices de la côte dont une partie se voit encore sous les eaux ; et des sédimens marins auraient achevé de le combler jusqu’à la hauteur de dix pieds au-dessus de la base des colonnes. C’est en effet à cette hauteur qu’on observe la zone percée par les coquilles lithophages, dans une épaisseur de six pieds au-dessus.

En 1530, le témoignage de Loffredo, auteur presque contemporain, indique positivement que la mer baignait toute la plaine basse dite la Starza, dont le temple fait partie.

En 1538, le 19 ou 20 de septembre, se manifesta la terrible explosion suivie de l’apparition subite du Monte-Nuovo. Elle produisit une oscillation en sens inverse de la première, et souleva le sol où étaient ensevelis les débris du temple, mais non point à la même hauteur que son niveau primitif, puisque le pavé du temple est encore aujourd’hui à un pied au-dessous du niveau de la mer qui n’en est distante que de cent pieds.

L’édifice n’aurait donc été que cinquante ans environ à dix-huit ou vingt pieds sous les eaux, et les coquilles lithophages n’auraient eu que ce temps pour opérer leurs perforations. Spallanzani, je ne sais d’après quelle base, avait conclu du seul examen de ces cavités, et sans témoignage historique, que les modioles n’avaient pas dû creuser les colonnes pendant plus de