Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/104

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roches ignées, est-ce que tous les métaux indifféremment ont été des accessoires de chaque grand soulèvement volcanique, ou certains métaux ne semblent-ils pas plutôt en rapport avec l’apparition de certaines roches ?

La dernière supposition me paraît la plus probable. En effet, on trouve les minerais de cuivre surtout près des diorites ou dans les pays à éruptions de serpentines, comme dans le Cornouailles, le Bannat, l’Oural et le nord de l’Amérique. D’un autre côté, l’or et le tellure paraissent être un appendice des porphyres amphiboliques, appelés pour cela porphyres métallifères, roches d’un âge postérieur à la craie comme en Hongrie et en Transylvanie.

Un autre dépôt aurifère est-il lié à la formation des protogynes et des roches serpentineuses, comme dans les Alpies et l’Oural ?

L’argent est surtout l’apanage des terrains traversés par des porphyres quarzifères ou du granite, comme dans l’Erzgebirge. Le mercure accompagne aussi les porphyres quarzifères.

La galène et le zinc paraissent liés aux éruptions trappéennes et pyroxéniques, comme en Angleterre et dans les Alpes orientales. Le fer oxidulé est un dépôt concomitant de certaines roches très amphiboliques, le fer oxidé de certains dépôts trappéens, tandis que le fer oligiste est un grand accident des terrains talqueux, comme au Brésil. Sur la distribution des minerais de manganèse, d’antimoine et de bismuth, on pourrait aussi faire des observations semblables.

La théorie de la sublimation des minerais en filons et en réseaux est-elle définitivement établie ? je ne le crois pas ; car si elle présente des probabilités, il lui manque beaucoup de preuves que la marche du connu à l’inconnu devrait lui fournir, si elle était le seul véritable mode dont se soit servie la nature.

En effet, les volcans actuels n’exhalent que deux métaux, du fer et un peu de cuivre. Il est vrai que la presque totalité des autres se rencontrent en très petits filons, ou même disséminés dans des roches ignées ; mais, cela prouve-t-il incontestablement que les métaux sont des sublimations ?

On se retranche, il est vrai, toujours derrière l’idée que les métaux ont été déposés sous une pression considérable ; mais une très grande masse se trouve dans les alluvions, tandis qu’il n’y a que des parties ferrugineuses disséminées dans les dépôts de transport des époques tertiaires et secondaires. Cette absence