Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/114

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doutes sur l’exactitude de tous ces détails, et il signale en particulier en Angleterre trois directions parallèles (de l’est à l’ouest) de soulèvemens, qui ont eu lieu, cependant, à trois époques très différentes. Ce sont : le redressement des couches de l’île de Wight, qui a eu lieu après le dépôt de l’argile de Londres, le soulèvement d’une portion de grauwacke du Devonshire et des roches carbonifères des monts Mendiphills et de la partie sud du pays de Galles, accident qui est arrivé avant la formation du grès bigarré ; enfin le soulèvement de grauwacke du midi de l’Irlande, antérieur au dépôt du grès pourpre intermédiaire.

Je passe maintenant aux observations que M. le docteur Hibbert a pu faire sur les redressemens des chaînes sur les bords du Rhin.

D’après M. de Beaumont, on n’y devrait observer près de ce fleuve que des redressemens dans la direction sud 15° à uest, à nord à 15° à l’est, qui est simplement celle de la vallée du Rhin, ou si l’on veut d’une faille qui a séparé les Vosges de la Forêt-Noire.

Quant aux autres dérangemens éprouvés par les chaînes schisteuses des bords du Rhin, elles ne paraissent pas se réduire à une seule ligue de fractures. Au contraire, ces montagnes ont éprouvé pendant l’époque intermédiaire et secondaire, au moins six à sept grandes catastrophes ; or, il reste à démontrer si les traces qu’on en retrouve sont le résultat de quelques efforts isolés de la nature, ou si elles ne sont pas plutôt l’effet d’une série continue de chocs. Du moins ces deux genres de phénomènes ont dû alterner, et des soulèvemens sur les bords du Rhin ont dû produire des abaissemens.

M. Hibbert pense que M. de Beaumont a restreint beaucoup trop le nombre des soulèvemens, et que les montagnes schisteuses du Rhin ont participées à tous les dérangemens généraux qui ont affecte à différens intervalles les couches de l’Europe.

Ainsi il croit y retrouver des indications des deux soulèvemens les plus anciens d’après M. de Beaumont, savoir : ceux, arrivés avant le dépôt des roches intermédiaires les plus récentes, et avant le dépôt des houillères. Le calcaire coquiller de l’Eifel aurait été formé après la première révolution.

Quant aux autres époques de soulèvemens indiquées par M. de Beaumont, il n’en trouve pas des traces, du moins dans les montagnes des bords inférieurs du Rhin.