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ce sont les annales des sciences et de l’industrie du Midi de la France, publiées chaque mois à Marseille. La Société philimatique a repris ses Bulletins, et une petite Société géologique a été établie à Metz, par les soins de notre confrère M. Simon.

M. Boubée continue ses voyages et fait chaque année aux bains des Pyrénées deux cours de géologie pour les gens du monde ; il a acheté l’an passé une belle maison à Bertrand de Comminges, à huit lieues de Bagnères de Bigorre, propriété qu’il destine à de venir un musée pyrénéen des trois règnes de la nature.

Du reste, les journaux périodiques scientifiques semblent avoir eu, en général, beaucoup de peine à se soutenir ces dernières années ; le Bulletin universel a cessé, au grand regret des étrangers, et ne pourra guère être repris que sous une autre forme. La capitale devait à M. de Ferrussac de voir réunis pour la première fois presque tous les journaux scientifiques périodiques, et tous les Mémoires des Sociétés savantes du monde entier. Où trouver maintenant à Paris ces sept cents publications dont tout au plus les deux cinquièmes vont s’enfouir dans les bibliothèques publiques et particulières de Paris, de manière à n’être consultées isolément, en temps opportun, que par un très petit nombre de personnes.

Maintenant la science et les découvertes utiles se trouvent surtout dans les publications périodiques ; on ne se donne pas le temps de faire des ouvrages, dans la crainte d’être devancé, tant est grand le nombre des observateurs. Ainsi une bibliothèque de journaux est devenue aussi nécessaire au savant, qu’une collection de gazettes pour l’historien ou l’homme du monde ; Chaque bibliothèque devrait donc avoir un cabinet particulier pour les journaux, comme cela se pratique déjà dans plusieurs villes étrangères, Quand on réfléchit à la modique somme qu’exigerait l’achat de 600 à 700 recueils pareils (8 à 10,000 f.), l’on est étonné que Paris soit encore privé d’un pareil moyen d’instruction, que les amis des sciences ou le Gouvernement pourraient si aisément lui donner. Espérons que, pour l’honneur de la France et des personnes à la tête de l’instruction publique, ce qu’on se plait à appeler la capitale du monde savant ne restera pas en arrière de villes beaucoup plus petites qui, grâces à un esprit d’association bien entendu, offrent de grandes collections de journaux scientifiques.

En Suisse la presse n’a été que peu occupée d’objets de sciences ; cependant la Société helvétique a fait paraître un second volume de ses Mémoires, et elle a tenu à Genève sa dix-septième assemblée générale.