Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se trouvent entre les Cryptogames et les Monocotylédons, et avant les Naïades ? Suivant qu’on dérogerait plus ou moins aux idées systématiques de M. Brongniart, on arriverait à des conclusions géologiques plus ou moins différentes des siennes, même avec le peu qu’on sait encore sur les créations végétales anciennes. (Ubersicht des Arbeiten de Schlesisch. Gersellsch. fur vaterlandiche Cultur in Breslau, 1831, p. 41.)

Lorsqu’on a suivi avec intérêt les descriptions que M. Ad. Brongniart donne des végétations qui ont occupé successivement le globe, on ne peut songer qu’avec déplaisir qu’une bonne partie n’est peut-être qu’un agréable roman. Mais de quel découragement ne doit-on pas être saisi en lisant les remarques présentées par M. le comte Sternberg sur les déterminations botaniques des végétaux fossiles !

Pour arriver à une détermination exacte dans les classes supérieures des plantes, il faut combiner l’étude des impressions végétales avec celle des pétrifications des troncs et des branches, ce qui rend déjà difficile d’éviter les doubles emplois.

D’une autre part. dans quel embarras le botaniste ne se trouve-t-il pas, lorsqu’il examine des végétaux d’une organisation inférieure, où deux séries différentes se touchent quelquefois de si près, que même, dans les créations actuelles, il est presque impossible d’en tracer les limites, et qu’on est disposé à les voir passer l’une a l’autre. N’en résulte-t-il pas nécessairement que la même création peut être répartie dans les deux séries ? Ainsi, M. Ad. Brongniart a admis parmi ses Fucoïdes, sous le nom d’Encoelites, deux fossiles du schiste de Solenhofen, tandis que M. Goldfuss en a classé une troisième espèce dans les Éponges, sous le nom d’Achilleum dubium. D’autres Fucoïdes de la même localité ont des feuilles en écailles sur le tronc et les branches, et se rapprochent du Thuia de Stonesfield figuré par M. Sternberg. Voici donc le cas de décider si on a devant soi des plantes terrestres ou marines : or, le célèbre algologue, M. Agardh, a avoué qu’il est extrêmement difficile, par exemple, de distinguer des impressions de certaines Caulerpa de celles d’une Lycopodite.

M. le comte Sternberg en conclut que le géologue doit aider le botaniste dans ces cas difficiles, en lui indiquant le plus ou le moins de probabilité de l’existence de certaines classes de végétaux dans certains dépôts.

Jusqu’ici les botanistes se sont surtout occupés de l’analyse des parties de la floraison et de la fructification, et en ont fait les bases