Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/247

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certaines provinces, ils sont même bons en Autriche. Comme chaque province a sa direction des ponts-et-chaussées, les municipalités ou les seigneuries ont beaucoup de facilités pour ces sortes de travaux ; En Styrie j’ai été bien étonné de trouver dans la vallée sauvage et reculée de Turrach une route vicinale comparable aux meilleures routes d’Angleterre. Comme dans ce dernier pays les routes s’afferment et s’entretiennent par des péages. Pour diminuer les frais d’entretien des routes, on a adopté le système des roues larges. pour les voitures de roulage, et on a diminué les péages pour ce genre de roues afin d’en accélérer, l’adoption générale.

Les ponts en pierre sont rares en Autriche, le bois y étant à bon marché. Des ponts en chaînes de fer existent à Vienne et en Bohème. Les ponts volans sur le Danube ont été améliorés et remplacés, çà et là, par des ponts de bateaux. On parle de construire un pont fixe à Pest. Des bateaux à vapeur naviguent sur le Danube jusqu’à Orchova en Walachie, sur l’Adriatique et sur les quatre lacs au pied des Alpes italiennes.

Pour les progrès de l’agriculture, je me contente d’indiquer des défrichemens considérables, le grand dessèchement du Hansag en Hongrie, entrepris par l’archiduc Charles, les plantations de conifères sur des bruyères à sol caillouteux ; l’introduction de plusieurs cultures nouvelles, par des Sociétés ou des propriétaires, des améliorations dans la fabrication des vins, des distributions annuelles de prix pour encourager les agriculteurs, des courses de chevaux ayant lieu à Pest, à Vienne et près de Bruck sur la Leitha, enfin des expositions publiques d’horticulture. à Vienne et à Prague.

Il y a en Autriche plusieurs instituts agricoles et forestiers. Les deux principales académies de ce genre sont à Schemnitz en Hongrie et à Maria Brunn, près de Vienne.

Des écoles agricoles existent à Prague, Leitmeritz, Olmutz, Brunn, Lemberg, Vienne, Linz, Gratz, Klagenfurth, Laibach, etc. L’agriculture étant la base de la prospérité publique, en Autriche plus qu’ailleurs, on tâche d’imposer le paysan le moins possible, et de faire supporter plutôt les taxes aux industriels et aux habitans des villes, au moyen des octrois.

Quant à ce qui regarde l’exploitation des mines, et l’emploi plus profitable des richesses souterraines, cette partie a reçu de très grandes améliorations depuis une quinzaines d’années. Comme le gouvernement autrichien est celui de l’Europe qui fait exploiter à son compte le plus de mines, il est fort intéressé à en faire