Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

(province de Namur), d’un calcaire lithographique ; l’autre, dans la province d’Anvers, d’une pierre susceptible de fournir le ciment romain, employé en Angleterre dans les constructions hydrauliques, et notamment dans celle du Tunnel de Londres (Bull. de l’académie, no 1, pag. 3). Cette annonce donna lieu à une réclamation de M. Van Breda, aujourd’hui professeur à Leyde. Ce dernier prétend avoir reconnu bien avant M. Cauchy (en 1829), les septaria ou pierres calcaires à ciment romain, dans le Luxembourg, à Rupelmonde, à Boom, dans la province d’Anvers, à Saint-Nicolas, dans la Flandre orientale ; M. Van Breda dit que l’argile à septaria entoure toute la Belgique comme une bande qui n’est que la continuation du Londonclay (Bull. de l’acad., no 7, p. 33). Dans le fait, la découverte de cette argile date, de 1820 ; elle est due à feu M. Kickx père, qui l’a mentionnée dans son Tentamen mineralogicum, pag. 45, sous le nom de Dolomitus margaceus, (ludus Helmontii de Wallerius), et M. Kickx cite aussi les localités d’Anvers et de Boom.

Le 5 août 1832, M. Cauchy avait adressé à l’Académie une notice sur la marche du choléra, influencée si fortement, à ce qu’il parait, par la disposition des terrains géologiques. Cette note tendait à prouver que les terrains primordiaux (de M. D’Omalius) étaient à l’abri du fléau destructeur, selon la théorie peu fondée de M. Boubée. Ces observations nous valurent une carte géologique de la Belgique, de M. Jobard, dressée selon la distribution des terrains, d’après M. D’omalius d’Halloy (Moniteur belge). Le 30 novembre, M. Cauchy communiqua une seconde lettre à l’Académie, dans laquelle il fit observer qu’effectivement presque tout le Hainaut, le Namurois, la province de Liège et le Luxembourg ont été préservés du fléau ; il a trouvé pourtant que sur ces terrains primordiaux et un peu au-delà de leur lisière, de grandes masses d’eau peuvent avoir contrebalancé l’influence préservatrice des terrains anciens situés à proximité. (Bull. de l’acad., no 9, pag. 46, et Lettre de M. Morren, du 18 févr.)

De tous les travaux géologiques belges qui ont paru en 1832, le plus important est sans contredit le Mémoire sur la constitution géologique de la province de Liége, par M. Dumont. (Un beau vol. in-4o, de 374 pag., avec plans, coupes, cartes, etc.) Un rapport détaillé de ce livre serait lui-même un mémoire ; je rappellerai seulement que, selon l’auteur, le terrain antraxifère (D’Omalius) se compose de quatre systèmes : 1o le système quarzo-schisteux inférieur, composé de schistes argileux, de psammites et de poudingues le plus souvent rouges ; 2o le système calcaire