Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/414

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Goffontaine qu’est située, sur la rive droite de la Vesdre, une caverne très remarquable ; rien n’égale la beauté et le nombre des échantillons qu’elle m’a fournis ; les restes de plusieurs centaines d’individus, et surtout d’ours, ont été ensevelis dans cet endroit.

« Il y a à Afluire deux cavités sur la rive gauche de la Vesdre ; on y trouve des ossemens ; mais l’origine m’en parait douteuse. Près de Pepinster, on vient d’ouvrir une belle caverne dans la carrière à pierre de taille de ce village ; mais je n’y ai trouvé aucun ossement. Il en existe encore deux au-delà de Verviers, qui sont assez vastes, mais où l’on ne découvre aucune trace ’ossemens fossiles.

« La majeure partie de ces cavités contient de la terre à une hauteur d’un à quatre mètres ; elle est argileuse, d’une couleur jaunâtre, quelquefois noirâtre, mêlée sur toute sa hauteur de pierres dont le plus grand nombre est arrondi, et qui proviennent en grande partie de la même roche ; bien souvent on en retire aussi des cailloux roulés, de quarz, de grès, de silex et de stalactites brisées. La dimension de ces pierres varie de la grosseur d’un pois jusqu’à celle de deux à trois mètres.

« Les ossemens s’y trouvent indistinctement à toute hauteur, sans ordre, tantôt entre les pierres, tantôt dans la terre, en amas plus ou moins abondans ou isolés ; plusieurs d’entre eux sont bien conservés, et contiennent encore une grande partie de leur gélatine. La plupart sont brisés, et il n’est pas rare d’en trouver qui sont arrondis sur un côté, ou en tous sens. La couleur de ces os varie du blanc jaunâtre jusqu’au noirâtre.

« Les couches de stalagmites, les brèches osseuses sont souvent de peu d’étendue ; d’autres fois elles sont très abondantes dans quelques localités. Ces premières couvrent rarement toute la surface de la terre ; elles ont embrassé dans leurs couches des os et des pierres, qui étaient dispersés sur le sol de ces cavernes. Les stalactites, les stalagmites et les brèches étant les produits des causes accidentelles qui ont agi, ou qui agissent encore, il n’est pas étonnant de rencontrer plusieurs cavernes où ces concrétions n’existent point, ou dans lesquelles elles ne sont que peu développées.

« Les fossiles que j’ai exhumés jusqu’à présent de ces cavernes ont appartenu aux espèces suivantes :

« Des ossemens humains ; les débris de quatre espèces distinctes de chauves-souris, de deux espèces de musaraigne, de hérisson et de taupe. Le plus grand nombre des restes que j’ai recueillis a