Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/42

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pour en faire un dépôt postérieur à la craie[1]. D’après eux, comme je le pense aussi, le Kressenberg est supérieur aux couches de grès viennois du Kachelstein ; personne n’y aurait trouvé de Belemnites ni d’Ammonites, ni de Scaphites, ni de Turrilites, et il y aurait, sur 172 espèces de fossiles, 42 espèces tertiaires. Ils émettent de nouveau avec doute le passage du sol secondaire au système tertiaire dans les Alpes orientales (p. 350).

Un troisième chapitre est consacré aux détails sur les dépôts de Gosau et sur ceux du même âge des environs d’Aussée, de Windisch-Gersten et du Mont Wand, qui formeraient, suivant ces messieurs, un terrain intermédiaire entre la craie et le sol tertiaire. Ces descriptions soignées sont à comparer avec celles que j’ai données sur les mêmes localités dans mes Mémoires géologiques et paléontologiques (Paris 1832). Je me suis occupé encore de huit autres lambeaux semblables, et j’en ai donné des coupes et une carte. Si nous ne sommes pas d’accord sur ce point, la science ne peut que gagner à ce que chacun expose ses idées de classement sur des sujets aussi difficiles que la géologie alpine, et si dignes du talent de nos confrères d’Angleterre.

Les pièces du procès sont devant le public, c’est à lui de décider qui de ces messieurs ou de moi a raison ; aussi je ne me permettrai qu’une seule observation, savoir : que M. Deshayes aurait bien plus désiré les figures des coquilles de Gosau, identifiées par Sowerby avec des fossiles tertiaires, que celles des espèces

  1. MM. Murchison et Sedgwick ne m’ont pas bien compris lorsqu’ils prétendent que je classe dans le grès vert, les poudingues au nord et nord-est de Rethenberg, et au sud d’Immenstadt (p. 329), ce sont des roches tertiaires, comme ils le disent aussi. Je place dans le grès vert inférieur des agglomérats à grands blocs primaires et porphyriques qui sont au sud de Rtethenberg, sur le pied du Grundten, où l’on pourrait aussi croire à des roches anciennes en place (Comparez leur mémoire pag. 334.) Ce point et le Bolgen demandent l’examen le plus rigoureux. Quant à leur idée d’appeler dans vallée de la Traun, travertin très récent ce qui est une des corgneules les plus belles des Alpes, parce qu’ils ne l’ont trouvés qu’en amas, et qu’elle ne se prolonge pas entre les couches dénudées au-dessous d’elle par la rivière (voyez leur mémoire ; pag. 338), je crois qu’ils sont dans l’erreur, car les corgneules, espèces de roches d’altération gazo-ignée, ne sont guère qu’en amas, et la Société peut juger d’après les échantillons dans sa collection, si de pareilles roches ont jamais été vues parmi les travertin.