Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/459

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« La roche Tarpéïenne attenant eau mont Capitolin, l’Aventin, le mont Esquilin et le Palatin, composés d’un tuf rouge assez compacte, ne paraissent être autre chose que les résidus de plusieurs volcans, dont les cratères s’ouvrirent dans les vallées intermédiaires.

« L’action des feux volcaniques attestée par la présence des scories, des micas noirs et de la pouzzolane dans la formation de ces collines, l’est encore par le témoignage des historiens. Des tremblemens de terre se manifestèrent à plusieurs époques dans l’intérieur de Rome, et le gouffre de Curtius n’est autre chose qu’un grand affaissement survenu dans l’emplacement même du cratère, et auquel succéda un lac, que les Romains nommèrent le lac de Curtius.

« En cet endroit, il existait déjà un amas d’eau stagnante, que l’on appelait le Velabre, et auquel un écoulement fut donné vers le Tibre, au moyen de travaux considérables.

« En examinant avec attention la partie abrupte de la roche Tarpéïenne, on y distingue des couches très minces de cristaux pyroxéniques qui se retrouvent dans la base du mont Palatin. La forme de cette dernière colline, entièrement défigurée par suite des travaux des Romains, ne saurait être déterminée. Il est probable que la partie à pic qui fait face à la roche Tarpéïenne a été taillée de main d’homme pour l’établissement du Forum ; mais on voit assez du sol primitif pour s’assurer que ces deux collines ont été formées en même temps et par la même cause.

« L’Esquilin est une longue colline qui s’étend de l’est à l’ouest, dans l’intérieur de la ville de Rome, et qui, en se rattachant au mont Cœlius, forme une espèce de vallée fermée dans laquelle existait aussi un marais appelé lac de Néron, et qui fut comblé pour établir le Colysée. C’est en cet endroit que l’on pourrait soupçonner un second cratère, d’autant plus que ces collines renferment des détritus de pierre ponce qu’on n’observe pas dans le Capitole ni l’Aventin.

Il est inutile de dire que ces montagnes ne sont autre chose que des éminences dont la plus haute n’a pas cent mètres d’élévation.

Le mont Pincius, près de la porte du Peuple, est composé d’un sable jaune et fin qui renferme des cristaux de péridot excessivement ténus, et des débris assez volumineux de pierre ponce et de madrépores. Les travaux que l’on fit dernièrement aux jardins qui l’occupent mirent à découvert au-dessous du sable la cendre volcanique grisâtre, analogue à celle de la campagne de Rome.

« Le mont Janicule, situé au-delà du Tibre est composé de