Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/469

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est pu avoir lieu dans des contrées dont la surface était déjà composée de matières d’origine volcanique. Ils admettent que lorsque des matières fondues se sont répandues sur la surface de la terre, s’y sont étendues en nappes larges et épaisses, et s’y sont refroidies assez tranquillement pour former des roches compactes ou porphyriques exemptes de cellulosités, elles ont dû présenter après leur consolidation une surface très sensiblement horizontale, comme cela arrive aux coulées de laves abondantes qui s’étendent et s’arrêtent au pied des volcans actuels. Ils croient en conséquence que lorsque des lambeaux de nappes de ce genre se relèvent de toutes parts, à partir d’une circonférence plus ou moins régulière, vers un point central, on est fondé à supposer que la croûte extérieure du globe a éprouvé en ce point l’action d’une force agissant de bas en haut, qui l’a en quelque sorte étoilé, et qui a relevé en forme de pyramide les secteurs désunis de la surface plane primitive.

Désirant soumettre l’application de cette hypothèse au contrôle de quelques calculs numériques, les auteurs du Mémoire expriment, au moyen de l’analyse, quelques unes des circonstances géométriques qui résulteraient d’un soulèvement opéré ainsi qu’il vient d’être dit, et ils réduisent les formules qu’ils obtiennent d’abord à d’autres formules plus simples et encore suffisamment exactes pour l’objet qu’ils ont en vue.

La discussion générale de ces formules leur parait reproduire assez fidèlement les principales circonstances observées dans les cônes de soulèvement évidés à leur centre que M. Léopold de Buch a nommés cratères de soulèvement.

Passant ensuite aux applications, MM. Dufrénoy et Élie Beaumont introduisent successivement dans leurs formules les données numériques relatives aux parois coniques de différens cratères de soulèvement, tels que ceux de Palma. de Ténériffe, de Santorin, et font remarquer une sorte de parallélisme entre la marche des résultats numériques et celle des circonstances que l’observation a constatées dans la manière d’être de ces différens cônes.

Comme exemple des résultats auxquels les auteurs sont conduits, nous citerons seulement le tableau suivant qui, pour les parois de six cônes supposés produits par soulèvement, exprime le rapport de la somme des fractures par écartement mesurées à égale distance de la base et du sommet au développement d’une circonférence tracée sur la surface du cône au milieu, de sa hauteur.

Ce rapport mesure à la fois le crevassement primitif de la surface soulevée, et In manière dont, par suite des fissures dues au