Aller au contenu

Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/490

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

M. Virlet : l’une relative à la théorie du phénomène, l’autre à l’application de cette théorie ; il pense que les géologues s’accordent à reconnaître l’existence des cratères de soulèvement, et ne peuvent différer que dans le plus ou le moins de réalité des exemples cités à l’appui. Il explique ensuite clairement ce que l’on doit entendre par un cratère de soulèvement : c’est, selon lui, une cavité circulaire présentant un escarpement abrupte à l’intérieur, avec des pentes ordinairement très douces extérieurement, et offrant la forme générale d’un cône très surbaissé, dont le pourtour est divisé par des fentes de déchirement primitif qui peuvent avoir été élargies par des érosions postérieures. Ces sortes de cratères, ou cavités en entonnoir, existeraient non seulement dans les terrains volcaniques, mais dans des terrains de toute autre nature, granitiques, calcaires ou autres.

Les terrains volcaniques présenteraient donc deux sortes de cratères, ceux d’éruption et ceux de soulèvement. M. Dufrénoy cite quelques exemples des uns et des autres. À l’égard des calculs de M. Virlet, M. Dufrénoy pense comme M. de Beaumont, que la base du soulèvement, calculée d’après la largeur actuelle de l’orifice, est beaucoup trop grande.

M. Virlet répond d’abord à M. Dufrénoy, que la définition qu’il a donnée des cratères de soulèvement est exactement la même que celle sur laquelle il a appuyé en commençant son mémoire. Quant à l’objection tirée de la trop grande dimension de la base du triangle calculé, objection que lui font MM. de Beaumont et Dufrénoy, il ajoute qu’à la vérité son premier calcul n’est fondé que sur une hypothèse, celle qui supposerait que la dimension actuelle du cratère représente l’état primitif ; mais que, partant de cette hypothèse, et faisant la part des modifications postérieures, il a pu remonter à l’aide du même calcul jusqu’à cet état primitif En effet, prenant pour exemple le cratère de Santorin, dont le demi-diamètre est de 3,250 mètres, et le réduisant à 500, et même au-dessous, M. Virlet pense faire une part assez large aux dégradations postérieures ; cependant il arrive encore à des résultats incompatibles avec ce qui existe à la surface de la terre ; c’est-à-dire que pour produire un cratère ainsi réduit,