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pour 1830, vol. I, p. 388), la salbande bréchoïde qui sépare, au Val Casarotti, le porphyre de la scaglia qu’il recouvre au contraire dans cette localité.

Dans ce long trajet, le porphyre n’a pas toujours trouvé à se faire jour uniformément, de manière que, cà et là, la roche ignée s’amincit ou disparait même sous le calcaire en se bornant à le modifier plus ou moins. Ainsi, dans le Val de Retassene, il est bordé au sud par de la scaglia, et au nord par une montagne de calcaire jurassique, roche qu’il paraît traverser dans le lit de l’Egna. Au débouché du Val Retassene, il paraît se cacher sous une grande butte de scaglia, qui y est passée tout-à-fait à l’état de ces calcaires bréchoïdes des Alpes, savoir : une masse plus ou moins divisée en fragmens angulaires juxtaposés les uns aux autres, sans ciment visible ou séparés par un détritus calcaire pulvérulent.

Comment de pareilles transformations ont-elles eu lieu ? c’est ce qui paraît très difficile, à expliquer ; il faut vraiment voir de pareils faits pour pouvoir y croire. Néanmoins, il paraît possible que ce soient des calcaires extrêmement fendillés par l’action de la chaleur et des vapeurs souterraines, et réunis de nouveau en une seule masse sans avoir changé de place.


Course au mont Ena, au nord-ouest de Schio.


« Après avoir passé sur les alternats d’argile marneuse bleue et de calcaire à coraux de San Géorgie, l’on commence à gravir la pente méridionale du mont Ena. On y voit successivement le grès rouge, certains calcaires représentant le zechstein, le grès bigarré et le muschelkalk ; des filons de roche basaltique traversent le grès bigarré, et l’un d’eux ayant 1 pied et demi de puissance a l’air d’endurcir la roche arénacée.

Enfin, on arrive à une petite butte d’une composition très singulière, car on y observe des masses de quarzite, de hornfels, de granite en partie porphyrique, d’une roche granitoïde sans quarz, mais à nids et petits filons, de quarz, enfin des blocs de quarz en roche. Toutes ces roches ou grands fragmens de couches paraissent être dans une pâte de porphyre pyroxénique très décomposée.

On peut s’assurer que cet amas repose sur les marnes bigarrées supérieures et sur le muschelkalk, roches qui en ont été tellement modifiées que la marne est devenue cristalline, ainsi que le calcaire.

Plus au nord, le porphyre pyroxénique se présente en affleuremens, et y contient ça et là des fragmens angulaires de marne et de calcaire secondaire plus ou moins changé, tandis qu’ailleurs