Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/84

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M. Fitton à énumérer les principaux savans anglais qui, avant Smith, ont servi à avancer la géologie en Angleterre, et ceux qui, avant lui, se sont occupés à dresser des cartes géologiques. Cet exposé n’est pas une simple répétition de ce qu’on trouve ailleurs ; car il fait ressortir pour la première fois le mérite géologique d’auteurs peu connus, ou ne s’étant occupé qu’accessoirement de la géologie, tels que Michell en 1761, Struchey en 1719, Owen pour son Histoire du comté de Pembrokeshire (1595), Stuckeley, pour son mémoire sur une carte des terrains de l’Angleterre ; Christophe Packe pour sa nouvelle carte chorographique du Kent orienta, et Andrews pour son Atlas historique d’Angleterre, sous le rapport physique, politique, astronomique, etc. du déluge au temps actuel (1797).

En reconnaissant tout l’intérêt des essais de cartes de ces derniers savans, ainsi que de celles de Busche, de Guettard, de Monnet et de Desmarets, nous trouvons omis, parmi les Français, M. Palassou, et parmi les Allemands, Fuchsel et Charpentier. Nous devons regretter aussi qu’il passe si légèrement sur la quantité de savans anglais qui ont voulu faire concorder la Genèse avec les faits géologique. Ce n’est pas le silence, mais un exposé rationnel de l’absurdité de ces recherches qui les fera abandonner. Dans un temps elles ont fait certainement faire des pas à la géologie en disposant plusieurs personnes à s’en occuper ; mais actuellement c’est un véritable hors-d’œuvre. (Phil. mag., août, oct. et déc. 1832 et janv. 1833.)

Avant de parler des recherches géologiques particulières, je me permettrai d’arrêter l’attention de la Société un instant sur l’état actuel des idées géologiques, relativement au grand classement des terrains, et sur la manière dont il convient de faire actuellement de la géologie. L’on a déjà dit souvent qu’il n’y avait pas de limites tranchées entre les formations secondaires et intermédiaires, la position contrastante n’étant qu’un accident local, et n’étant vraiment important que lorsque c’est un fait général. Récemment on a cherché à trouver des passages entre le sol secondaire et tertiaire, deux terrains qui semblaient bien séparés par leur gisement.

Les fossiles sont reconnut les seuls caractères distinctifs des roches intermédiaires ; car leurs roches et leurs minéraux se sont déjà retrouvés trop souvent dans le sol secondaire et même tertiaire. Leurs roches ignées ne les caractérisent pas, puisque ces matières ont pu percer toutes sortes de dépôts.