Malgré l’incertitude du temps, la société se met en route pour le Mont-Dore.
On arriva bientôt à la butte de Charade, vaste plateau basaltique, dont la roche renferme une assez grande quantité de péridot. Sur le versant du côté du plateau, et du côté de Clermont, est sorti le volcan de Gravenoire, qui ne présente aucune trace de cratère, mais qui est très remarquable par la fraicheur de ses scories, par leur forme variée, par leur morcellement, et surtout par cette grande quantité de larmes ou bombes volcaniques qui sont dispersées à sa surface. De vastes amas de pouzzolane ont été lancés par Gravenoire ; on les trouve au pied du cône, stratifiés par les eaux pluviales qui les ont entraînées. Ce sont ces sables ou graviers noirs qui ont fait donner le nom à la montagne,
M. Lecoq développe quelques détails sur ce volcan : Gravenoire est élevé de 830 mètres, élévation bien moins grande que celle des autres montagnes ignivomes des environs ; l’inclinaison des pentes est d’environ 45 degrés. Du milieu des marnes scoriacées, est sortie la lave qui s’est fait jour à travers la base de la montagne à l’est et au nord. Après avoir formé sur le sol plusieurs protubérances, que la Société a étudiées pendant quelque temps, cette lave s’est partagée en-deux branches. Le Puy de Montaudou, petite butte basaltique, placée en face, s’opposa au passage de la coulée, et fut sans doute la cause qui la força de se diviser.
Une des deux branches est allée s’arrêtera l’Oradoux ; l’autre est descendue jusqu’à Royat : la pente de ces deux coulées est de 0m 037 pour la première, et de 0m 071 pour la seconde.
On apercevait une partie de ces détails du point où la Société se trouvait, et l’on allait passer sur le flanc du cône lui-même, pour gagner le Mont-Dore, quand une tempête, précédée de tourbillons de poussière, et accompagnée de pluie violente, força de rentrer à Clermont.