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Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/105

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Second jour. — 1er septembre.

Le lendemain, un temps plus calme présageait moins de pluie, et la Société se mit en route de bonne heure. Ayant déjà observé Gravenoire, on prit la grande route, que l’on devait ensuite abandonner pour reprendre la traverse. On s’arrêta quelques instans pour visiter le basalte de Prudelles ; il forme un escarpement assez considérable qui avance sur le versant d’une vallée, et qui a évidemment coulé. Une couche de sable, et de petites scories le séparent du granite ; on y voit aussi des couches de cendres grises. Dans le fond de la vallée, à une assez grande distance, passe la coulée de Pariou, que la Société avait déjà eu occasion d’étudier dans une de ses courses précédentes.

M. C. Prévost exprima l’opinion que la coulée de basaltes avait pu s’arrêter d’elle-même, quoique sur une pente aussi rapide ; il pense que la vallée était déjà creusée quand le basalte est arrivé, et que le refroidissement seul l’a empêché de s’étendre davantage. Quelques cavités profondes et arrondies qui se présentent à la partie inférieure du basalte ont été décrites par MM. Lecoq et Bouillet comme des moules qu’auraient laissés des arbres entraînés sous la masse de lave, et carbonisés par elle. M. C. Prévost fait observer que l’on n’y remarque ni charbon, ni lignite, et que ces cavités pourraient bien n’être que des conduits formés dans la lave déjà solidifiée, et donnant issue à d’autres laves encore liquides, comme on l’observe souvent à l’extrémité des coulées contemporaines. M. Lecoq persiste à les regarder comme des pseudomorphoses, les trouvant trop petites pour avoir pu servir à l’écoulement de la lave ; il dit que les ouvertures actuellement visible ont pu être découvertes pendant que la lave était encore incandescente, et que les arbres charbonnés qui s’y trouvaient contenus ont dû se consumer dès qu’ils ont pu avoir le contact de l’air.

Une pluie abondante empêcha de pousser plus loin les recherches géologiques ; on suivit la route du Mont-Dore, laissant à droite le Puy-de-Dôme, le Puy de Salomon, celui de Montchié avec ses beaux cratères, et l’on se dirigea vers