Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/18

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du midi et du nord, en s’appuyant des mêmes argument, notamment de l’identité des coquilles fossiles et des mammifères, lophiodons, palæothères : nous savons déjà que les coquilles sont presque en totalité, spécifiquement différentes ; n’est-il pas possible qu’il en soit ainsi des mammifères ? Quant aux rapports que présente la succession des dépôts, dans les trois bassins de Paris, Pézenas et Narbonne, rapports que l’on pourrait étendre à beaucoup d’autres bassins de comblement, ne doit-on pas les trouver partout où l’on aura soin de ne comparer dans l’étendue des divers bassins que des positions analogues, telles que le centre, les embouchures ou les directions des cours d’eau, et les parties des mers situées en avant de rivages de même nature, tels que plages, falaises, et côtes açores à mer profonde ? Le même ordre de succession, dépôts marins, dépôts mixtes (marins et fluviatiles) dépôts lacustres et alluviens, s’établit encore de nos jours dans tous nos golfes fluviatiles à ouvertures étroites, et, dans plusieurs cas, ces analogies doivent s’étendre aux détails mêmes ; ainsi, pour nous, l’association au centre des bassins, des gypses ou d’autres substances cristallines avec des ossemens, débris de corps susceptibles de flotter, l’absence de galets et de sables est aussi naturelle que l’accumulation des lignites terrestres, avec les argiles ou les molasses dans les enfoncemens du littoral.

Une note de M. le marquis Pareto, insérée dans le second volume de vos mémoires, vient entièrement l’appui de cette opinion. Il démontre que les gypses du Tortonais, attribués au terrain secondaire, appartiennent l’époque tertiaire subapennine, et différent, par conséquent, dans leur gisement et dans leur origine, du moins immédiate, des gypses d’origine ignée qu’il nous a signalés dans les montagnes du Piémont. Les gisemens d’Alosio, de la Stradella, célèbre par ses empreintes de feuilles, sont ceux où l’origine du gypse se montre de la manière la plus instructive : des couches nombreuses ou grenues, ou laminaires, alternent avec des argiles et des marnes, et ne contiennent d’autres fossiles que des empreintes de feuilles ; le sol, exhaussé par ces dépôts épais, reçut des calcaires, puis des sables, puis des alternances de sables et de poudingues ; ordre naturel et constant dans la partie centrale des bassins comblés. Une observation topographique de l’auteur trouve ici sa place, c’est que tous ces dépôts gypseux ne forment point une couche continue, mais plutôt une suite d’amas alongés tous à peu près à la même distance du pied des montagnes secondaires.

La présence de nodules de soufre, de pyrites, des dégagemens