Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/205

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divisée par des fissures très irrégulières en fragmens auxquels on a donné le nom de strates, mais qui probablement n’en sont pas.

Tous les filons que nous avons trouvés dans les granites, les siénites et les leptynites, pénètrent dans les gneiss ; les eurites et les porphyres ont apporté avec eux plusieurs substances métalliques (manganèse, galène argentifère, argent, cuivre, etc.), qui ont été, à différentes époques, l’objet d’exploitations très avantageuses.

Outre les quarz et les roches de la formation euritique, il existe dans le gneiss des amas de calcaire grenu et lamellaire, renfermant presque toujours de la serpentine et du talc, comme parties constituantes de la roche ; c’est alors un Cipolin. Ce calcaire, que je crois être de la même époque que les serpentines, me semble avoir été introduit dans le gneiss de la même manière que les eurites et les porphyres. Le gneiss recouvre le leptynite dans toute la partie septentrionale de la région granitique, et s’enfonce ensuite sous le grès vosgien (nord de la vallée de la Valogne, etc.) ; mais il est très bien développé dans l’espace compris entre la crête des Vosges et les vallées de la Weiss et du Milbach. La vallée de Sainte-Marie-aux-Mines est une localité classique pour la formation du gneiss.

Les montagnes de cette formation affectent des formes ovoïdes très remarquables ; les vallées sont profondes, et commencent souvent par un cirque très évasé.

Je n’ai pas pu calculer la puissance du gneiss ni du leptynite comme je l’ai fait pour les autres formations ; mais je puis assurer que l’épaisseur de ces deux roches réunies ne dépasse pas celle de la masse granitique ; en sorte qu’en prenant les puissances maxima de toutes les formations que nous venons de décrire, on trouve que depuis la surface du gneiss jusqu’aux trapps, dans les Vosges, l’épaisseur de la croûte du globe est au plus de 2,100 mètres.

Les sources sont tout aussi abondantes dans le gneiss que dans le granite ; je n’y ai point remarqué d’eaux minérales ou thermales.

6o Formation du micaschiste.

Dans la vallée qui va de Lubine au pied de la montagne du Climont, on voit le gneiss se charger de plus en plus de mica, prendre du quarz, et passer insensiblement à un micaschiste bien caractérisé. Cette roche, qui se montre sur plusieurs points au pied de la montagne du Climont, passe au phyllade dans ses parties