Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 4 - 1833-1834.djvu/338

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formée a dû être plus épaisse au bas de la pente que vers le haut, et a dû être plus épaisse encore dans les parties planes, qu’elle a pu rencontrer vers la fin de sa course. On pourrait sans doute concevoir tel mode de sortie d’une matière pâteuse qui produirait un résultat inverse, mais un pareil résultat ne saurait être le cas général ; et si, en considérant un ensemble de coulées, on les voit s’amincir généralement dans une certaine direction, et s’épaissir dans une autre, on peut être certain que le côté vers lequel les coulées s’amincissent est le plus voisin de leur point de sortie, et que le côté vers lequel elles s’épaississent en est le plus éloigné.

De là il résulte que dans le cas de la formation d’un massif lenticulaire de déjections, par le comblement d’un bassin, l’épaisseur moyenne des coulées doit généralement être plus grande dans la partie la plus épaisse de la lentille qui a répondu dans l’origine au point le plus bas de la dépression.

Les assises de la formation gypseuse des environs de Paris qui deviennent à la fois plus nombreuses, plus régulières et plus épaisses vers le centre de l’espace qu’elles occupent, présentent une image assez exacte des dispositions que je viens d’indiquer. Il est certain que les causes de cette disposition sont en partie très différentes de celles qui ont pu agir dans les bassins où se seraient accumulés les produits des anciennes éruptions de la France centrale ; mais il est cependant évident que la forme lenticulaire des assises gypseuses des environs de Paris est due elle-même à la forme du fond qu’elles sont venues recouvrir. L’extrême uniformité que présentent à leur partie supérieure les bancs dits à cythérées, ne permettent pas de douter que ces bancs ne se soient déposés sous une profondeur d’eau sensiblement constante, et par conséquent dans une position presque exactement horizontale.

Les trous lois que nous venons, de constater ; sont en partie inverses des lois correspondantes, qui s’observeraient dans la formation d’un massif lenticulaire ou conique, par une suite de déjections opérées autour d’un point central ; ici les assises seraient à la vérité plus nombreuses près du centre ; mais elles y seraient moins régulières, et les assises de matières fondues y seraient généralement moins épaisses, tandis que ce serait l’inverse pour les matières incohérentes qui joueraient un rôle plus dominant vers le centre que vers les bords.

Dans la série de ces moyens de distinction, on ne doit pas oublier celui que nous avons indiqué, M. Dufrénoy et moi, dans notre premier mémoire, où nous disions, p. 9 (Annales des mines,