ment le Turkestan chinois et le Turkestan russe, pubke dans diverses revues les résultats de son paraissent confirmer assez e actement les impressions du voyageur russe Grjoum Grji- mailo. auxquelles nous faisons allusion plus Vhaut. Il y a deux problèmes à élucider dans le Turkestan chinois : 1 Quelle est la valeur de la Toute de caravanes de Kachgar ou de Kouldja à Sou-chéou, cette route qu'on appelle quelque- fois la grande route commerciale de la Chine? 2. Quelle est la valeur des oasis qui jalonnent cette route?- Sur ce dernier point M. Bonin nous dit ses impressions sur Ouroumtsi. II trouve que la ville est assez importante. Il évalue la po- pulation à 40.000 habitants; Grjoum Grjimailo disait 30.000. Mais il semble résulter de ce qu'il y a vu, comme de ce qu'y avait vu le voyageur russe, qu'Ouroumtsi est surtout un entrepôt soit pour les marchandises russes, qui y sont apportées par des intermédiaires indigènes, soit pour les marchandises chinoises. Ouroumtsi, pas plus que les autres oasis, n'a d'industrie ni de commerce - propres.
Un chemin de fer de Pékin à Kiakhta.-
Voici, à titre de curiosité, une information publiée
d'abord il y a deux mois par un journal japonais,
la Gazette de Nagasaki. De là elle a passé dans la
presse russe. Enfin nous en avons trouvé, de-ci,
de-là, des échos dans la presse anglaise. La Ga-
sette de Nagasaki lançait done le fer février cette
nouvelle sensationnelle, que la Chine venait de
conclure avec la Banque russo-chinoise un nouvel
arrangement par lequel la Banque s'engageait à
construire une voie ferrée sur la route de cara-
vanes de Kiakhta à Rékin. La Banque acquérait le
droit d'exploiter la ligne pendant trente ans;
après quoi la Chine rachetait la voie ou en concé-
dait l'exploitation à la Banque pour trente nou-
velles années. Après ce délai, la propriété en faisait
définitivement retour à l'Etat chinois. Le journal
ajoutait que le gouvernement russe mettait une
hàte extrême à commencer les travaux. La nouvelle
ligne serait done après la ligne de l'Est-Chinois un
second raccourci du chemin de fer transsibérien.
La plus sérieuse difficulté à croire qu'elle soit
construite, du moins de longtemps, c'est que le
transit de Kiakhta à Pékin consiste à peu près
exclusivement en thé chinois. C'est peu de chose
pour alimenter le trafic d'une voie ferrée, et on
voit mal l'avantage qu'aurait la Russie à faire
les frais d'une ligne qui ne profiterait guère
qu'aux producteurs d'Han-kéou. A moins que
l'on ne considère toujours les chemins de fer
russes comme des appareils destinés à pomper
loutes les richesses de la Chine pour les amener
en Europe qui, elle-même, ferait son commerce
avec FExtrême-Orient en grande partie par les
voies ferrées russes,
par MM. Pinon et de Marcillac dans leur livre La
Chine qui s'ouere,
vivrait la ligne transmongolienne en question. Et
le chemin de fer de Kiakhta à Kalgan, qui, au
c'est l'opinion exprimée
-
on ne voit pas bien de quoi
-
contraire du chemin de fer mandchourien, traver-
serait un désert, pourrait bien ètre une pure fan-
taisie, à moins de devenir un nouvel instrument
politique et militaire pour la Russie.
-Après la
Une école japonaise à Pékin.
guerre avec la Chine, les Japonais avaient fait le
rêve d'être les agents de la transformation et de la
rénovation de la nation chinoise. Ils ont dù y re-
noncer par suite des événements, mais pas com-
plètement, comme l'ont prouvé certains faits et
comme l'indique encore une récente dépéche de
Pékin au Times. D'après ce télégramme, on vient
de fonder dans la capitale une école supérieure où
l'enseignement sera donné par des Japonais, et où
les sciences occidentales seront révélées aux jeu-
nes gens chinois pas l'intermédiaire de tradue-
tions dans la langue japonaise que les élèves com-
menceront par apprendre. Ces cours doivent
comprendre l'histoire, les mathématiques, la phi-
losophie, le droit et la médecine. Déjà cent éléves
seraient inscrits. « Cette fondation, dit le corres-
pondant anglais, montre la possibilité d'une al-
liance entre les Chinois progressistes et les Japo-
nais. »
JAPON
La situation financière.-0n se demande par-
fois pourquoi le Japon a joué un ròle relativement
si effacé depuis le commencement de la crise chi-
noise, pourquoi il paraît résigné à laisser la Rus-
sie continuer son euvre d'absorption en Mand-
chourie, tandis que les progrès des chemins de
fer transsibérien et transmandehourien doivent
bientôt rendre cette euvre indestructible. La rai-
son semble en ètre non seulement que le Japon a
hésité entre plusieurs politiques, depuis que l'in-
tervention de la Russie, de la France et de l'Alle-
magne l'a obligé à renoncer à son rêve d'être le
rénovateur intéressé de la Chine, mais surtout que
sa réorganisation militaire n'est pas achevée et sa
situation financière est devenue assez délicate.
Le programme militaire, naval, économique,
qui a été entrepris après la guerre avec la Chine a
entrainé des dépenses formidables. Le budget des
dépenses a triplé depuis 1895. Avant, il s'élevait
à environ 80 millions de yen par an (le yen vaut en
viron 2 fr. 50).Immédiatement après, le budget pour
1895-96 s'élevait à 118.400.000 yen. Le budget de
1901-1902,qui vientd'être présentéà laDiète,monte
à 255.400.000 yen. Il est évident que les charges
qui résultent pour le pays d'une pareille augmen-
tation sont extrêmement lourdes. A vrai dire, on
prévoit une diminution des dépenses pour le mo-
ment où le programme militaire et naval sera
achevé. En outre, une partie des sommes em-
ployées a été demandée aux indemnités payées
par la Chino et qui se sont élevées à 365.195.000
yen. Mais ce capital est maintenant mangé et la
prudence s'impose aux hommes d'Etat japonais.
du
Il est vrai que les ressources économiques
pays se sont accrues, de manière à grossir beau-