Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 11 mai 1907.djvu/12

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pas de course, emportant comme des paquets chacun un petit camarade fort effrayé, puis un vaste éclair en jaune de Naples, et enfin une pluie horrible de tous les chromes et de tous les cadmiums, mêlés à de redoutables bleus de Prusse c’est le feu du ciel. Magnifique conception !…

Elle est belle aussi, la pensée qui a dicté le Piédestal ! Une pyramide de crânes humains ; tout en haut, un guerrier à cheval, au bord d’un toit ; tout en bas, des veuves qui pleurent, des enfants mal portants qui jouent près d’un ruisseau de laque fine. Jamais on n’a exprimé avec plus de force et d’originalité l’horreur de la guerre…

Réfugions-nous dans la ville des songeries douces Venise, la chère Venise. Elle