Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 11 mai 1907.djvu/9

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Puis il y a les tableaux historiques. Spirituelles anecdotes comme ce Napoléon organisant la bataille d’Austerlitz. Pour être mieux à son aise, le conquérant a ôté ses gants, puis ses jambes, les a jetés autour de lui, et, debout sur son ventre, — si on osait ainsi parler, — promène son doigt nerveux sur une carte. Ce Napoléon sans jambes, cela signifie, on le comprend aisément, qu’une pareille tête suffit à tout, et c’est délicat cet hommage au génie.

Il y a encore des tableaux d’histoire tragique, comme l’An mille. Nous sommes avertis que la peste règne et nous le voyons bien sa terreur est partout, dans le porche chancelant de l’église où entre la procession qui va implorer la clémence du ciel ; dans le prodigieux trouble de l’évêque, que l’on voit de dos, et qui, éperdu,