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Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 14 Juillet 1906.djvu/6

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Elle relève enfin sa douce figure ; sa bouche est strictement close, mais dans ses yeux d’enfant une merveilleuse moquerie roule, pétille, éclate. Il pose une question. Elle ne répond pas. Elle le regarde…

Dans l’église de San Niccolo, à Trévise, il y a un drôle de petit ange sculpté. Ses yeux sont pleins de rires silencieux. De quoi se moque-t-il ? Ah ! nous ne le saurons jamais ! Il est discret, l’angelot. Il faut bien qu’il le soit, car un ruban épanoui en rosette attache et clôt ses lèvres. Exquise fantaisie que cette fanfreluche posant le mystère sur la railleuse figure. Et comme ça l’amuse de ne pouvoir dire de quoi il rit, ce diable de petit ange !…

En ce moment, la jeune femme mince, frêle, éclatante, ressemble singulièrement