Page:Bulteau - Les Pierres du chemin, chronique parue dans Le Figaro (Supplément littéraire) du 7 Juillet 1906.djvu/13

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Les amants, arrivés, importants, plient sous l’amas des dignités. Jadis ils venaient dans le salon de leurs amies, se faire les relations propres à velouter pour eux le chemin des ambitions. Maintenant, ils « amènent du monde », et du plus brillant.

Les femmes ont une dignité quasi royale. Elles savent leur mérite. Car enfin, quelle différence entre leurs vies régulières et belles, et ces pauvres existences tiraillées, sans poésie, des ménages où l’on se tolère aigrement, où chacun en veut à l’autre de la fidélité qu’il lui garde !

Et les maris ! Comme ils étaient sympathiques, pleins de goût, satisfaits avec décence, bien à leur place, les agréables maris de ce dîner d’adultères ! Gais avec mesure, légitimement fiers du noble choix de leurs femmes, mais discrètement fins dans leurs manifestations ; sensibles à l’importance sociale que leur conférait la combinaison, la mine