Page:Bulwer-Lytton - Le Maître d’école assassin, 1893.djvu/16

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Cet état a disparu fort lentement, et seulement en partie ; bien loin d’être en parfaite santé à l’époque qu’on indique, je ne me suis jamais bien remis jusqu’à présent. Un homme dans l’état où je me trouvais alors, est-il capable d’avoir commis un acte de violence contre un autre homme ? Moi, faible, convalescent, aurais-je pu sans aucun motif qui me déterminât, sans aucune disposition pour m’encourager, sans arme pour exécuter une telle action, comment aurais-je pu la commettre ?

» Mylord Clarke a disparu c’est vrai, mais cela prouve-t-il qu’il soit mort ? L’erreur à laquelle on s’exposerait en soutenant de telles conclusions est manifeste, j’en ai bien des exemples à vous citer, mais je me bornerai à un seul, parce qu’il s’est passé dans ce château même.

» En juin 1757, William Thompson, malgré toute la vigilance avec laquelle il était surveillé, malgré les doubles chaînes dont il était chargé, s’est échappé en plein jour. Quoiqu’on ait lancé immédiatement à sa poursuite, quoiqu’on ait répandu partout son signalement, tout a été inutile ; on n’a jamais entendu parler de lui. Si cet homme a pu se glisser invisiblement à travers tant d’obstacles, combien il a été plus facile pour Clarke de disparaître, alors qu’il n’avait point à vaincre autant de difficultés. Et cependant qui aurait voulu entreprendre d’accuser celui qui aurait été vu en dernier lieu avec William Thompson ?

» L’on a découvert ces ossements. Dans quel