Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/127

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CHAPITRE XXVI


En rentrant chez moi, je trouvai sur ma table la lettre suivante de ma mère.

« Mon cher Henry,

« Je suis heureuse d’apprendre que vous vous amusez à Paris, que vous avez été souvent chez les D… et les C… ; que Coulon parle de vous comme de son meilleur élève, que votre cheval favori est fort admiré, et que vous n’avez dépassé le chiffre de votre pension que de mille livres sterling. Ce n’est pas sans peine que j’ai amené votre oncle à vous faire parvenir un bon de quinze cents livres qui suffira, je l’espère, à vous mettre à flot.

« Il ne faut pas, mon cher enfant, être à l’avenir aussi extravagant dans vos dépenses, et cela, pour une bonne raison, c’est que je ne sais pas comment vous feriez pour vous tirer d’affaire. Votre oncle, je le crains, ne sera pas toujours aussi généreux ; quant à votre père, il ne peut pas vous venir en aide. Vous devez comprendre par conséquent plus que jamais la nécessité pour vous d’épouser une héritière. Il n’y en a que deux en Angleterre (je parle de filles de bonne maison) qui soient dignes de vous. Celle qui vous conviendrait le mieux a cent mille livres de revenu, l’autre n’en a que dix mille. La première est vieille, laide et d’un très-mauvais caractère ; la seconde est assez gentille, agréable et a juste vingt-et-un ans. Mais vous devez comprendre qu’il n’y a pas seulement à songer à