Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/128

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celle-ci, tant que nous n’aurons pas essayé de l’autre. Je vais les inviter toutes deux à mes soirées du samedi, d’où j’aurai soin d’écarter tous les célibataires, pour que là, du moins, vous soyez sans rivaux.

« Maintenant, mon cher fils, avant d’entamer un autre sujet qui est de grande importance pour vous, je vous prie de vous rappeler que le plaisir n’est jamais un but, mais un moyen, autrement dit, que vos chevaux et vos amusements à Paris, vos visites et vos liaisons, ne doivent être, vous ne l’avez jamais oublié, j’espère, qu’un moyen méthodique de briller dans le monde. J’ai maintenant à vous introduire sur un nouveau théâtre avec un but tout différent, et des plaisirs qui ne ressembleront en rien à ceux que vous avez connus jusqu’à présent.

« Je sais que vous n’êtes pas comme une foule de jeunes niais que ce préambule pourrait effaroucher. Votre éducation a été trop soignée pour que vous redoutiez l’ennui ou la fatigue des pas et des démarches qu’il faudra faire afin de vous pousser dans le monde.

« Arrivons au fait. On s’attend d’un jour à l’autre à la vacance dans l’un des sièges au parlement dont dispose votre oncle au bourg de Buyemall ; le membre qui l’occupe actuellement, M. Toolington, n’a pas une semaine à vivre, et votre oncle désire vivement que vous preniez la place. Ce bourg appartient donc à lord Glenmorris, mais pourtant il n’en est pas tout à fait maître, ce que je trouve fort étrange, d’autant que mon père qui n’était pas moitié aussi riche que votre oncle, pouvait, sans se gêner le moins du monde, envoyer deux membres au parlement. Mais je ne comprends pas grand’chose à tout cela ; il est bien possible que votre oncle, le pauvre cher homme, ne sache pas bien s’arranger. En tout cas, il dit qu’il n’y a pas de temps à perdre. Il faut que vous reveniez immédiatement en Angleterre, et que vous alliez le trouver à sa maison du …shire. Il est probable que vous éprouverez quelques difficultés, mais votre élection en somme n’est pas douteuse. Cette visite à lord Glenmorris sera en même temps une excellente occasion pour vous de vous assurer son affection ; vous savez qu’il y a quelque