Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/13

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que lorsqu’ils avaient pu conduire la malle ; leur plus bel exploit était de se battre avec les cochers, et leur amour le plus délicat consistait à lancer des œillades aux servantes de cabaret.

On peut croire que je quittai sans trop de regrets de tels compagnons. Lorsque j’allai prendre congé du tutor de notre collége, il me dit, en me tenant affectueusement la main : « M. Pelham, votre conduite a été exemplaire ; vous n’avez pas marché étourdiment sur les parterres de gazon du collège, ni lancé votre chien sur le proctor, ni conduit votre équipage en tandem pendant le jour, ni cassé les réverbères pendant la nuit ; vous n’êtes jamais venu étaler votre ivresse à la chapelle et vous n’êtes pas allé faire la caricature de vos maîtres dans les salles de cours : c’est là la conduite que tiennent ici d’ordinaire les jeunes gens riches et de bonne famille, mais telle n’a pas été la vôtre, Monsieur, vous avez été l’honneur de notre collége. »

Ainsi finit ma carrière académique. Quiconque se refusera à convenir qu’elle fut honorable pour mes maîtres, profitable à moi-même et utile au reste du monde, je le déclare petit esprit, illettré, et incapable de rien comprendre aux avantages de l’éducation moderne.