Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/141

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« Allons, Pelham, me cria Vincent, comme je restais à la porte, hésitant à entrer, jusques à quand voulez-vous me laisser geler à cet air froid et piquant ?

Quousque abutere patientia nostra, Catilina ?

— Entrons, lui dis-je, je connais les êtres et nous allons trouver….

— De jeunes vices ! d’aimables iniquités ! dit Vincent.

« Allons mon garçon, dit Robin Hood, conduis-moi, je te l’ordonne ! »

À ces mots, je frappai ; la porte obéissante s’ouvrit, et nous montâmes au premier, à l’appartement du marquis.

Les salons étaient remplis de monde, la soi-disant marquise voltigeait d’une table à l’autre parlant et coquetant avec tout le monde ; le marquis lui-même, avec un œil larmoyant et une main tremblante, faisait le Don Juan auprès des nombreuses Elvires et Annas et Angélinas qui remplissaient son salon. Vincent s’efforçait de me suivre à travers la foule, mais sa vue troublée et sa marche incertaine le faisaient tomber d’un embarras dans un autre ; enfin il en arriva à ne plus pouvoir avancer. Un Français, grand, gros, qui mesurait à peu près cinq pieds de large sur six de hauteur, était penché (obstacle insurmontable) juste devant lui, et entièrement absorbé par les émotions d’une table d’écarté. Il ne se doutait pas seulement des efforts répétés de Vincent tantôt à droite tantôt à gauche, pour passer outre.

À la fin, l’irascibilité du bel esprit croissant en raison de son impuissance, il saisit dans ses bras l’obstacle énorme et lui dit d’un ton tranchant et querelleur : « Dites-moi, monsieur, savez-vous pourquoi vous ressemblez au Lotus dans le septième ciel de Mahomet ?

— Monsieur ! s’écria le Français étonné.

— Eh bien ! monsieur (dit Vincent donnant lui-même la réponse à son énigme), c’est parce qu’une fois arrivé là il n’y a plus moyen de passer. »

Le Français (qui était un de ces hommes qui pardonnent