Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/160

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE XXXIII


Peu d’instants après la réponse de Russelton au panégyrique que sir Willoughby avait fait de sa propre toilette, je quittai ces deux illustres personnages, que je devais rejoindre trois heures après pour dîner. Je rentrai à mon hôtel pour prendre un bain, et écrire plusieurs lettres. La première fut pour Mme d’Anville. Je la remplis d’antithèses et de maximes, sûr ainsi de la charmer ; la seconde fut pour ma mère, que je prévins de mon arrivée ; et la troisième pour lord Vincent, que je chargeais de quelques commissions oubliées.

J’écris assez difficilement ; aussi, après avoir bâillé, étiré mes membres et fait courir quelque temps ma plume sur le papier, je m’aperçus que je n’avais que le temps de me mettre au bain et de m’habiller, et que mes lettres ne seraient jamais finies. Je me dirigeai vers la demeure de Russelton, dans les meilleures dispositions, et très-décidé à profiter, le plus que je pourrais, de la conversation de ce personnage original.

Il me reçut dans une toute petite chambre ; étendu devant le feu dans un fauteuil, regardant ses pieds avec complaisance et paraissant songer à toute autre chose qu’à ce que lui disait sir Willoughby Townsend, le bonhomme dissertait avec véhémence sur la politique et la loi des céréales. Malgré l’élévation de la température, il y avait un petit feu dans l’âtre, ce qui, joint à la vivacité des efforts de sir Willoughby pour convaincre son hôte, pro-