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CHAPITRE IV


J’avais annoncé à ma mère mon intention de rendre visite à Garrett Park, et dès le second jour de mon arrivée, je reçus la lettre suivante :

« Mon cher Henry,

« J’ai été bien aise d’apprendre que tu allais mieux. J’espère que tu prendras grand soin de toi. Je pense que tu ferais bien de porter des gilets de flanelle, c’est une excellente chose pour le teint ; à propos de teint et de couleurs, je n’aime pas l’habit bleu que tu portais la dernière fois que je te vis, tu es mieux en noir, ce qui est grand compliment à te faire, car il faut avoir l’air très-distingué pour bien porter le noir.

« Tu sais, mon cher, que ces Garrett ne sont par eux-mêmes rien que de très-ordinaire ; tu voudras bien, en conséquence, faire attention à ne pas te lier trop intimement avec eux ; cependant c’est une bonne maison, et la plupart des gens que tu rencontreras là, sont bons à connaître pour une raison ou pour une autre. Rappelle-toi, Henry, que les relations (je ne dis pas les amitiés) avec des personnes de second ou de troisième ordre sont toujours sûres. Cela tient à ce qu’ils ne sont pas assez indépendants pour recevoir qui ils veulent, et à ce que le rang qu’ils occupent dans le monde dépend de leurs invités. Tu peux être assuré aussi que le ménage aura