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CHAPITRE XLVI


En sortant de chez lady Roseville, j’allai à l’hôtel de Glanville. Il était chez lui. Je fus introduit dans un bel appartement tapissé de riche damas, et rempli de glaces. À droite du salon, il y avait un petit réduit tout encombré de livres. Cette chambre, qui était évidemment un lieu de retraite favori, était ornée de girandoles d’argent et de nacre. Les boutons des portes étaient faits de la même matière.

Ce cabinet s’ouvrait sur un salon spacieux et magnifique, dont les murs étaient couverts d’excellents tableaux flamands et italiens. De cet appartement je passai, conduit par un valet obséquieux, avec force révérences, dans une quatrième chambre où était assis Réginald Glanville négligemment enveloppé dans sa robe de chambre. Grands Dieux ! me dis-je en l’approchant, est-ce bien là l’homme qui avait choisi pour résidence une misérable cabane exposée à tous les vents !

Notre entrevue fut aussi cordiale que possible ; Glanville, quoique pâle et mince, me parut être mieux portant que je ne l’avais jamais vu depuis notre enfance. Il était ou affectait de paraître dans les dispositions les plus gaies. Quand ses yeux bleus brillaient d’un vif éclat, tandis que ses lèvres souriaient et que son beau et noble visage s’éclairait d’un rayon de joie, je me dis que je n’avais jamais vu un plus beau modèle de la beauté masculine.

« Mon cher Pelham, me dit Glanville, si vous voulez, nous nous verrons souvent ; je vis presque toujours seul ; j’ai un excellent cuisinier qui m’a été envoyé de France par le