Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/237

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CHAPITRE XLVIII


« Holà ! mon bon ami ; comment allez-vous ? Je suis diablement content de vous voir en Angleterre, » vociféra une voix forte, claire, d’un ton de bonne humeur. C’était par une froide matinée, je me rendais en grelottant, de Brook Street à Bond Street. Je me retournai et vis lord Dartmore, mon ancien convive au Rocher de Cancale. Je lui rendis son compliment, comme je l’avais reçu, avec une grande cordialité. Je fus aussitôt rivé au bras de Dartmore et entraîné à Bond Street, dans ce rendez-vous de tous les bons enfants bruyants et tapageurs, qu’on appelle l’Hôtel ***.

Je suivis mon guide dans un petit appartement bas de plafond que Dartmore me dit être sa résidence. Je m’y trouvai au milieu d’une vingtaine de jeunes gens qui formaient bien la plus belle troupe de vigoureux gaillards que j’eusse jamais vue en dehors d’un régiment en marche.

Dartmore était tout frais échappé d’Oxford ; ses camarades sortaient tous du collège de Christchurch : leurs occupations favorites étaient la boxe et la chasse (comme à Five’s Court) ; ils passaient les nuits à la taverne et les matinées à Bow-Street. Jugez un peu de l’effet que dut faire une pareille compagnie sur le héros de ce livre ? La table était couverte de gants de boxe, de cannes de combat, de haltères ; on y voyait aussi un grand pot à bière en étain et quatre fleurets dont un était cassé par le milieu.

« Eh bien, cria Dartmore à deux jeunes gens bien dé-