Page:Bulwer-Lytton - Pelham, 1874, tome I.djvu/28

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Les fenêtres de cette chambre s’ouvraient et se fermaient ; on entendait à l’intérieur des voix aériennes, et l’on en voyait sortir des ombres noires longtemps après que la jolie habitante de cette chambre s’était retirée comme le reste de la famille pour se livrer au repos. Mais la chose la plus étrange, ce fut la fatalité qui s’acharna après moi et sembla me marquer pour une mort prématurée. Moi qui me tenais si soigneusement hors de la portée des armes à feu en tant que chasseur, j’échappai à grand’peine, par deux fois, au danger d’être fusillé comme revenant. C’était là une trop chétive compensation du mal que je me donnais pour faire un chemin de plus d’un mille, par des nuits qui n’étaient ni étoilées, ni claires. Aussi pris-je la résolution de laisser là le rôle de revenant, non pas au figuré, mais au naturel, et de faire ma visite d’adieu à l’habitation du fermier Sinclair. La nuit où j’accomplis cette résolution fut l’une des plus mémorables de ma vie.

Il avait plu si abondamment pendant le jour que la route de la maison était devenue impraticable, et quand il fut temps de partir, je demandai avec une vive émotion, s’il n’y avait pas un chemin plus commode pour m’en retourner. La réponse fut satisfaisante, et ma dernière visite à la ferme de Sinclair fut terminée.